Extrait du journal

Après l’orage, le beau temps Après la signée brutale d’hier, .Paris a pris ce matin des. airs dégagés et charmants. Est-ce parce qu’il s’est dé congestionné que. le thermomètre, qui était monté à des - températures de fiè vre, est redescendu à une ■ moyenne normale :?.. ; . Alors qu’hier,» vers six heures, le ciel nous, avait, donné une nuit artificielle, sillonnée, d’éclairs,, des trombes d’eau et le tonnerre, ce matin le firmament nous est. apparu limpide. L’air est -léger et frais et le soleil brille1 comme aux plus'beaux jours.' Les rues ne sont .pas désertes, mais elles ont des allures de liberté. On s’y promène, on va- à ses occupations gen timent et sans hâte. Les femmes por tent des paniers de fruits et les, hom mes laissent leurs mains dans lés po ches». Les Parisiens qui ne sont pas partis aux champs vivent tout de même une douce journée de repos: Cela se voit sur les visages qui sont détendus. Ce qui est surprenant, c’est qu’après ces journées fiévreuses pendant les» quelles les trains triplés et quadruplés ont été pris d’assaut, qui ont vu tant d’autos et de motocyclettes tourner le dos aux portes de la capitale, des avions partir au complet, il reste des Parisiens à Paris. Et, ce qui est plus surprenant encore, c’est que les .trains qui partent aujourd’hui ne s’en vont pas vides. - Paris, dépeuplé aux trois quarts,.avec ses volets ,clos et ses magasins fermés, * ses jardins déserts et ses. rues libres... c’est, une physionomie que nous lui voyons rarement, mais qui n’est pas sans charme. — A.. M....