Extrait du journal

— Où allais-tu? — lui dit-elle — je vais avec toi, j’ai toute la journée à moi. — Alors je t’emmène chez moi pour te faire faire la connaissance de ma chère Kattie. Cocher, à Richmond. — Serais-tu marié? demanda Helen. — J’attendais de t’avoir retrouvée pour épouser celle que j’aime. Bien des fois je t’ai cherchée des yeux dans les rues de Londres. Béni soit le hasard qui m’a fait * passer ici ce matin ! — Moi aussi, je t’ai cherché bien sou vent, à ma sortie de prison, pendant que je traînais ma misère dans les rues de Londres. Que de tristes choses j’ai à te dire, Harry ! La pauvre Helen, dont tu étais si fier, a été bien humiliée, bien malheureuse. Miss Lawrence raconta à son frère tout ce qui lui était arrivé depuis le jour où elle avait été conduite en prison comme voleuse. — Aujourd’hui — ajouta-t-elle — je tiens sous ma domination celle qui m’a tant fait souffrir. Lady Clara est mariée. Elle s’appelle lady Raven, Mais parle-moi de toi. Qu’es-tu devenu pendant ces deux années? Pourquoi ce costume de clergyman? — Ce costume est un déguisement que je porterai quelque temps encore, jus qu’au jour où tu consentiras à quitter l’Angleterre avec Kattie et moi. Tu as eu tes ennemis, Helen; j’en ai, moi aussi, et les miens, ma'pauvre sœur, sont cent fois plus puissants que les plus puissants des. aristocrates anglais. Malheur à celui, q*ùl tombe entre leurs mains ! Je >&Ur aj échappé par miracle, mais s'ils décou vrent ma retraite, s’il$ me rencontrent...