Extrait du journal

Hier* cependant-^.que la Seine charriait des bataillons de nageurs, des flottilles dà barques; des jardins.de lampions, cependant : que mon bateau-mouche descendait le cou rant entre des berges noires de -milliers de. curieux, je me répétais, sous forme de pro verbes, ces vérités banales ■: « L’eau est la mère des hommes. » * « Les grandes rivières font les grandes cités. » Et je pensais que tout l’intérêt de cette journée, de, cette fête de l’eau, ou du moins le meilleur, était précisément dans cette, foule massée au long des quais de la Seine; Pourquoi ai-je. alors songé aux matins et aux nuits de Benarès, au-bord du fleuve sacré le Gange ? Romantisme à cause descors de chasse ou parce que tous ces Pari siens en tas, parfois, reprenaient en chœur le refrain d’une chanson populaire ? Je ne sais, mais j’ai compris à cet instant que les images ont une valeur de fait, que la Seine est bien, en vérité, la grand’mère de Paris, du peuple de Paris. ©©© >' : Je vois sur la péniche, en travers du pont, les nageurs qui attendent le départ. Ils sont debout,' droits, les bras collés au corps, im mobiles. Statues huilées en bonnets jaunes. Visages de tous les faubourgs que l’eau cla potante reflète eii.-une seule image, sur un» seule ligne... • - - - - : ' Le soir, les pêcheurs étaient tous venus, non point tant, j’imagine, à l’appel d’un;comité que parce que tous éprouvaient una joie très grande à ramer côte à côte aux;...