Extrait du journal

,Doit-on tolérer une aussi fâcheuse publicité ? L’enseignement par l’image ? Certes oui, à condition qu’il s’agisse de bons exemples. Mais voyez plutôt : Un taureau furieux, harcelé par des banderilles, donne tête baissée' dans le manteau rouge d’un matador qui, après la passe décisive, s’apprête au geste vainqueur. Telle est l’image que la ville de Me- : lun a fait reproduire à des centaines d’exemplaires sur les murs de Paris. Les affiches sont fort alléchantes. Le souci du détail sanglant ne nous est pas épargné. En effet, au-dessous de l'illustration s’inscrit tout un programme qui nous ré vèle que des chevaux sauvages, montés par d'habiles picadors, seront ■ exposés dans l’arène aux coups de borne du, tau reau furieux. . , Enfin des caractères immenses nous apprennent que l’apothéose sanguinaire de cette corrida sera constituée par le simulacre de mise à mort du taureau. Triste publicité à la vérité et comment ne pas s’étonner que les murs de Paris soient recouverts d’affiches en contra diction si évidente avec la- loi Grammont ? Doit-on ' tolérer une aussi fâ cheuse réclame ? — J. T. V...