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L’Œuvre, 10 mars 1923

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L’Œuvre
10 mars 1923


Extrait du journal

En entrant en classe, l'institutrice s'aperçut que le petit élève était abattu, ses yeux larmoyaient ; le pauvret présentait tous les symptômes de la rougeole. A une heure, l'éruption se déclarait. Que croyezvous qu'on fit pour essayer de sauver cet enfant ? Je vais vous le dire à midi, on l'arrache de son banc, en classe, on le transporte d'office au réfectoire, où on l'assied au milieu des enfants bien portants ; à midi et demi, on le met — d'office, toujours, — «.récréation ». Cependant, comme 'cet enfant ne peut se tenir debout, on tolère 'qu'il reste assis dans le préau, près du poêle. A une hèure, on le traîne en classe à 2 heures, « en récréation » ; à 2 heures et demie, il rentre en, classe, à nouveau ; il 5 heures de l'aprèsmidi, Ile petit n'a plus droit au préau, il s'écroule dans le glacial couloir d'attente. La concierge de l'école a pitié : elle porte le pauvret dans sa loge, oÙ' sa mère ne vient le prendre, ce soir-là, justement, qu'à 7 heures....

À propos

L'Œuvre est un hebdomadaire devenu quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de L'Aurore. Le journal s'est d'abord affirmé comme socialiste et anticlérical avant de rejoindre le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française au moment de l'Occupation. Le titre fut pacifiste durant les guerres mondiales, bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) puis au Front populaire (1936).

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