Extrait du journal

Comme nous le soulignions la 1 semaine dernière, les dimcuités que le gouvernement rencontre dans sa tâche sont multiples. Elles s'accroissent du fait que des problèmes graves, essentiels s'imposent à l'attention des pouvoir publics avec un caractère d'urgence qui en augmente encore la gravité. Nous sommes en période de crise, et le temps presse. Parmi ces problèmes, celui du redressement financier et de l'équilibre budgétaire ne tardera pas à dominer l'actualité. On aurait tort, certes, de prendre prétexte d'un déficit, qui était prévu et d'ailleurs inévitable, pour jeter l'alarme dans le pays. Les prévisions de recettes faites en 1934 ne pouvaient pas ne pas être inférieures aux recettes réalisées en 1935. Mais on aurait également tort de se résigner au déficit comme à un mal incurable. car, faute d'être résorbé, ce déficit chronique deviendrait bientôt mortel pour les finances nationales. La crise sévit sur le budget par les deux bouts, si l'on me permet cette expression. Elle affecte d'une part le chapitre des recettes, d'autre part le chapitre des dépenses. Côté recettes, ce sont les impôts qui rentrent de façon fort peu satisfaisante. Notre régime fiscal est établi de telle manière que les recettes de l'Etat sont en rapport étroit avec l'activité économique. Mais l'activité économique est elle-même directement influencée par l'importance des charges fiscales. Quand les affaires marchent bien, l'impôt rend ce qu'on en attend. Mais, quand les affaires vont mal, l'impôt est à la fois d'un poids excessif pour le contribuable et d'un rendement insuffisant pour l'Etat....