Extrait du journal

Malgré tout ce que la presse a pu conseiller aux Parisiens, malgré les appels de la*presse provinciale elle-même, il est évident que la population est réfractaire à la consommation du poisson, quels que soient les avantages hygiéniques et économiques qu'offre cette marchandise saine et qui pourrait être bien plus abondante, au premier appel. II y a en France, en dehors des région maritimes où s'utilise la marée commune, une prévention en ce qui concerne la consommation du poisson. Les ménagères ne savent guère le gratter, le vider et l'appréter pour la cuisson; les soins divers qu'exige chaque espèce sont ignorés. De plus, il suffit qu'un poisson, à cause de sa surabondance, soit vendu à un bas prix pour qu'il devienne suspect à toute la clientèle. Le maquereau à .1 fr. 50 la pièce sje'nlèvera en quelques ^heures; le maquereau à 0 fr. 20 ne trouverait pas d'achetèurs. Il faut que les mandataires le jettent ou le mettent en frigo. Or le frigo, dont l'utilité est certaine, conserve assez mal tous les poissons dont la chair n'est pas ferme. C'est' ainsi que le hareng, surabondant à certainès époques, ne fournit qu'un alimé«qt; dérisoire à l'alimentation populaire. Le frigo est installé dans les ports, il y a des wagons spéciaux réfrigérants, et enfin il y a une installation aux Halles. Cette dernière d'ailleurs est une cause de cherté, car le droit d'abri aux halles qui était de 1 franc, puis de 2 francs par cent kilos, a été porte, à cause des frais du frigorifique municipal, à 4 francs....