Extrait du journal

c J'abrège. On ne lit plus. On ne médite plus. Un grand courant nous entraîne à penser tous sur des modes pareils. Le groupe social perd son élite. Ce siècle sans enfants ignore la tendresse. Le monde échappe à l'intelligence et laisse échapper le sentiment. Trop de confortable, trop de réalités pratiques viennent fermer la porte au rêve. Elle devieat laide, oui, vraiment laide et triste, 6 combien triste, cette époque imprégnée de gidisme, où la moralité est en vacances, où l'argent est roi, où l'on voit ung chacun, comme nos aïeux disaient en leur langue savoureuse, courir à la recherche du filon. A ce jeu, l'Humanité ne s'enrichit pas, oh 1 noa, elle s'appauvrit. L'apprenti sorrler de Goethe s'effrayait des forces qu'il avait lui-même déchaînées et dont Il n'était plus le maître. c Voilà, Monsieur Gandrax, l'histoire de la Science. Elle fabrique des avions, mais elle met dedans des bombes et des gaz asphyxiants. Dans son Nouveau Savoir-Vivre, M. Paul Reboux recommande à la jeunesse présente d'être gaie. Sont-ils gais, nos jeunes gens ? Regardez-les au visage, en passant dans la rue. Ah 1 c'est bien la jeunesse inquiète que l'un d'eux a portraiturée Dois-je en conclure que la trinité Auto-Cinéma-T. S. P. lajoutons-y le jazz américain) a échoué à leur apporter le bonheur et qu'ils ne connaissent pas la joie de vivre ? » Eugène LE BRETON....