Extrait du journal

La menace d'une guerre européenne s'était dressée dès les premiers jours de la révolution. Certains chefs belges avaient incité le parti libéral français (composé des républicains et des bonapartistes) à réclamer l'annexion des provinces soulevées contre la tyrannie du roi Guillaume I« contre la tyrannie des puissances qui, en 1815, avaient abaissé la France. Ce parti s'était enflammé aussitôt, avait communiqué son feu à la majorité des Français. Mais la tête du roi était restée froide. Si la France avait montrée la moindre velléité de s'agrandir vers le nord ou seulement d'aider les Belges, il était certain que l'Angleterre, la Russie, l'Autriche-Hongrie, la Prusse auraient aussitôt pris les armes. Mais, réciproquement, si ces puissances étaient intervenues pour rétablir l'autorité de Guillaume I" sur les provinces belges, il était certain qu'elles se seraient heurtées aux baïonnettes et aux canons français C'est Talleyrand, notre ministre à Londres, qui d'accord avec LouisPhilippe, sauva la paix et, avec la paix, la cause belge (car il est évident que, la guerre ayant éclaté, même si la France n'avait pas succombé, la Belgique serait morte avant d'avoir vu le jour). Talleyrand amena l'Angleterre à vouloir que le conflit des Belges et des Hollandais fût réglé par une conférence des grandes puissances....