Extrait du journal

à son tour, prend la parole et s’élève, dans le même sens que l’Abbé Grégoire, contre ce qu’il considère comme une injustice. « Comment — déclare-t-il — a-t-on pu opposer aux Juifs les persécu tions dont ils ont été les victimes chez différents peuples ? Ce sont, au con traire, les crimes nationaux que nous devons expier quand nous rendons les droits imprescriptibles de l’homme dont aucune puissance humaine ne pouvait les dépouiller. Comment l’intérêt social pourrait-il être fondé en violation des principes éternels de la Justice et de la Raison qui sont les bases de toute société humaine? » Les principes éternels de la Justice et de la Raison qui sont les hases de toute société humaine... C’est la doctrine de la Révolution, doctrine qui a été saccagée par les états totalitaires et que l’on a quelquefois, même si l’on est Français républicain, des hésitations à affirmer. Je n’en ai, pour ma part, aucune. L’abbé Maury attaque cette thèse. Ce n est pas étonnant. 11 est cependant Avignonnais, il a vu les Juifs vivre en paix dans le Comtal Venaisin, mais il com bat, comme il combat la Constitution civile. Alors intervient le « Courrier de Provence », inspiré par Mirabeau : » Tous les hommes — déclare cette feuille — ont une patrie ; cette patrie est le lieu de leur naissance et de leur éducation. Les Juifs nés en France, de parents établis en France, sont donc Français, ce sont nos compatriotes, nos concitoyens. N eulent-ils jouir de tous les droits de citoyens, il faut qu’ils se soumettent à toutes les lois civiles et politiques du Royaume. Se soumettentils à toutes les lois de l’Etat, on ne peut leur refuser l’exercice de tous les droits nationaux. » Ainsi s’exprime le « Cour...