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L’Univers, 3 mai 1867

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L’Univers
3 mai 1867


Extrait du journal

— Tout à coup la vigie a crié: terre!..* — A ce signal si ardemment désiré, si long temps attendu, des cris de joie rebâtissent du fond du vaisseau jusqu'au sommet de la mâture. Tous nos hommes sont debout et veulent voir les côtes de France. Tous les regards se fixent sur la ligne d'horizon in cessamment coupée par le balancement de la proue du navire, comme pour marquer d'un point d'intersection l'entrée et le fanal du port. —Tous s'élancent sur le pont du navire; les blessés eux-mêmes s'y traînent ou s'y font porter, et semblent aspirer avec délices les premières bouffées de l'air natal. — L'un d'eux, pâle et chancelant, semble réagir con tre les étreintes de la mort, et les mains amies qui soutiennent ses pas semblent aider au suprême effort qui doit au moins suspen dre l'agonie jusqu'au débarquement. Exil, dangers, souffrances, tout est passé, tout est oublié, tout s'efface à l'aspect du rivage de la patrie. Les pauvres soldats ne pensent même plus à ceux qui ne reviendront pas, à ces braves dont lesossemenls reposentdansles chalnps de Sébastopol, où sont disparus sous les flots impitoyables qui engloutirent la Sémillante. — On oublie a-ssi le peintre, on oublie le tableau : une émotion vraie enlève aux réalités banales. —Voyageur, exilé, cap tif délivré, que lu t'appelles Tobie, Ulysse, Joinville, que tu sois païen ou chrétien, il lustre ou inconnu, monarque ou soldat, que ton nom soit d'hier ou des temps héroïques, que m'importe? Tu es homme, lu revois ton pays ; mon cœur bat à l'unisson du tien, et l'indicible rayonnement de joie qui anime tes yeux, obscurcit les miens, et m'arrache des larmes ! ' En visitant Saint-Pierre de Rome, il n'est pas de touriste, chrétien ou indifférent, qui n'ait été frappé du culte traditionnel que re çoit la statue de saint Pierre. Depuis des siècles les peintres de toutes les écoles et de "toutes les nations se sont plus à en reprodui re la solennité permanente et la pittoresque gravité; et, à voir cette constante application sur un même suje-l, il semble que du pied même delà siatue jaillisse le flot intarissa ble de l'inspiration chrétienne et de l'invin cible espérance.. Souvent, et principalement le vendredi, N. S. P. le Pape descend des Slanze du Va-...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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Données de classification
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