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L’Univers, 4 octobre 1869

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L’Univers
4 octobre 1869


Extrait du journal

grimpei^au jardin; même un jour que sa' mèrëTàvait soulevé dans ses bras hors de l'ouverture, on lui avait permis de poser les pieds sur le bord de la caisse. — Nous sommes, dit Marie, presque aus si heureux d'avoir cette poignée de verdure, que le juif de posséder son magnifique jar din. — Oui, répondit le mari; mais nous vou drions bien l'avoir, son jardin. Doit-il être assez plein de fleurs, et de plantes rares! Il n'y a pas un jardin pareil dans Svenborg. Le vent nous apporte quelquefois, pendant les soirées d'été, le doux parfum de ses jasmins. Souvent, j'ai voulu tirer l'échelle sur le toit et me hisser jusqu'au nid de cigognes, afin de plonger mes regards dans ce jardin. Ma. rie, le magnifique peuplier qui domine le toit a; souvent réveillé d'étranges souvenirs en moi- Il se détache si bien, pendant les : nuits d'été, à la douce clarté de la lune, sur l'azur pâ'a du ciel! Il me semble que je re vois les grands cyprès d'Italie. Souvent, pen dant ton sommeil, je me suis levé et j'ai ou vert la fenêtre ; le souffle léger de la nuit ap portait jusqu'à moi les parfums enivrants du jasmin, et je pouvais me croire, loin d'ici, dans cette heureuse contrée. — Bon, voilà encore ses sornettes! dit Marie en s'échappant; mais l'enfant ouvrait de grands yeux aux récits de son père. Que n'eût-il pas donné pour suivre les cigognes dans leurs voyages aux pays étrangers, ou seulement pour arriver jusqu'à leur nid et plonger de là ses regards dans le jardin du juif ! Ce jardin lui apparaissait comme un monde mystérieux et charmant. Un jour sa mère l'avait conduit dans la maison du juif, et il n'avait pu oublier, ni les arcades ver doyantes en branches de sapin, ni les buis sons d'asperges aux graines rouges, ni les magnifiques grenadiers. Pendant les longs soirs d'hiver, .et. tandis que le tailleur lisait les Mille et une Nuits, la jeune enfant...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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