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L’Univers, 10 mai 1889

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L’Univers
10 mai 1889


Extrait du journal

Depuis dimanche, les journaux ré publicains sont remplis de récits et d'amplifications dithyrambiques sur le Centenaire et l'Exposition. C'est une veine intarissable, et l'on se demande combien de temps cet enthousiasme durera. Avec les mœurs théâtrales de l'époque, tout ce qui est décor ravit et émeut. Nos Parisiens se croient toujours au théâtre. Mais la politique n'est pas une féerie et on ne prendpas un spectacle pour un peuple. Toutes ces admirations échauffées manquent de sérieux. Il nous semble que les ré publicains se font eux-mêmes les dupes de cette folle exaltation. .En perdant le sang-froid, ils risquent de se, perdre eux-mêmes. Au lieu de sé laisser éblouir par l'éclat des fêtes inaugurales du centenaire, par la fausse splendeur de l'Exposition, ils devraient se mieux rendre compte de la situation, s'ils ne veulent pas, après s'être endormis dans les plus char mants rêves, éprouver tous les désen chantements du réveil. A travers la fantasmagorie des dra peaux et des illuminations, il est aisé d'apercevoir la réalité. En regardant de près on voit, dans cet appareil de fête, quelle est la part du gouverne ment ou de la municipalité et celle de la population. Si l'on écarte la pompe officielle, que reste-t-il ? En dehors de la réclame commerciale, pour qui les drapeaux sont une en seigne, l'initiative individuelle n'a guère paru. Paris s'est laissé mettre en fête ; il a peu contribué lui-même à la décoration. Jamais, de l'avis de ceux qui ont eu des yeux pour voir, il n'y a eu moins de drapeaux, moins de lam pions aux appartements bourgeois et aux mansardes ouvrières. Cependant c'était double fête : la commémoration...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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