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Marianne, 4 janvier 1933

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Marianne
4 janvier 1933


Extrait du journal

Au front, les hommes ne donnaient qu'à des sentiments vrais leur adhésion intime et refusaient leur approbation, même momentanée, aux discours des députés en mission; ils ressentaient cette impression bien connue — effet tardif d'un beau laïus — d'avoir été trompés, volés. Seule éloquence de la guerre celle des mitrailleuses et, à l'arrière, celle des larmes. Le silence des sapes et des tranchées ou celui de l'altitude en avion, la concise évidence des compteurs et des manomètres ou la brièveté des commandements militaires avaient eu un effet bienfaisant sur la littérature d'avant-guerre. — L'éloquence gouvernementale ellemême, avec ses affirmations optimistes que chaque soir venait démentir la sèche cotation des changes (seul thermomètre impartial indiquant la température de ia France vue de l'extérieur), avait perdu bien de son prestige....

À propos

Marianne fut un journal politique et littéraire illustré sur une douzaine de pages, qui, malgré un succès limité, eut une influence notable dans les milieux intellectuels. Les photomontages politiques de Marinus en une devinrent son signe distinctif. Cet hebdomadaire de gauche modéré est souvent présenté comme le journal de l’élite intellectuelle française et étrangère. Lancée par l'éditeur Gaston Gallimard en 1932, Marianne fut dans les années 1930 une tribune de nombre d’artistes.

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