Extrait du journal

Ce qui me frappe aujourd'hui — mais vous -tenez en être frappé aussi ; et n'importe quel témoin, qui verrait les événements de haut, sans être mêlé à nos folies, en éprouverait un ahurissement — c'est la frénésie de tractations dont l'Europe est saisie depuis quelque temps, et de tractations sans lendemain ; j'ajou' ■ qui sapent être sans lendemain, à moins que nous ne prêtions à leurs auteurs un excès de niaiserie peu vraisemblable. Tous les mois, pour ne pas dire lotis les huit jours, nous apprenons que deux pays — quelquefois trois ou quatre — négocient un traité ; et ce traité renverse une positon diplomatique, fait apparqître des courant de sympathie, des jonctions d'intérêts, de lointaines convergences de vues, là ou huit fours auparavant l'opinion internationale était persuadée que gitaient des rivalités essentielles, des haines de peupes, des incomimtibilités d'aspirations dont on ne sortirait que par une guerre, ou dont ne viendrait el bout que la lente usure des années. Ou bien, c'est le contraire. Un pays qu'on croyait solidement accroché à une constellation diplomatique, s'en détache, semble se libérer de ce qu'on croyait être des conventions recuites et durables, appuyées de traités secrets, fortifiées de connivences, d'accords, de complicités de tous ordres ; aussi facilement qu'un lJoyageur demande, sa note au bureau de l'hôtel....