Extrait du journal

Au vrai, ce qui l'a, dès son premier recueil commencé à quinze ans, séparée de nos écrivains à la mode généralement « bien pensants », c'est, inconsciemment hérité ou de Hugo, ou de Virgile, ou de Lucrèce, une sorte de panthéisme ingénu et indéfini où s'encadre et fleurit une pensée toujours personnelle. Sous toutes ses formes, elle a aimé la terre, la « sainte poussière » d'où tout vient, où tout retourne, l'autel sur lequel se succèdent les rites invariables des quatre saisons, la bonne nourricière, plus juste et plus loyale que l'homme cruel et dur aux malheureux. C'est à la nature qu'elle demande le renouvellement incessant de sa jeune inspiration. Ecoutez-la : Le cœur est un jardin tendu de lierre et de treilles, un verger fleurissant, un fruit savoureux et chaud, une fontaine. Elle nous l'a dit maintes fois ; j'entends cette pièce de L'Ombre des Jours :...