Extrait du journal

Troubles électoraux Perpignan, 7 mai. A la suite de l'invalidation, par lo Conseil d'Ktat, des élections municipales de Clair», can ton de Rivesaltes, les nouvelles élections devaient avoir lieu aujourd’hui. Deux listes étaient en pré sence : la liste conservatrice, avec M. Sanyas, maire, en tète, et la liste républicaine. Au moment de la formation du bureau,des que relles éclatèrent, des bagarres suivirent et les lis tes d émargement ont été déchirées. La mairie a été évacuée. L'élection n’aura pas lieu. L’agitation est très grande, le commissaire spécial et la gendarmerie sont sur les lieux. LA GREVE dTmARSEILLE Marseille, 7 mai. Di versos réunions des ouvriers grévistes ont eu lieu aujourd’hui sur divers points de la ville ; la plus importante a été tenue à la Bourse du travail, à 9 heures du matin, en présence de 1.500 auditeurs. On a décidé do laisser passer la journée sans manifestations ni envois de délégations ; mais on a voté la continuation de la grève et adopté des mesures de propagande, sur let» chantiers encore ouverts,- pour eu provoquer la fermeture demain matin. Trois délégués ont été désignes pour assurer la distribution des secours et faciliter la propagande. La journée de demain peut avoir une im portance décisive ; la police s’organise en conséquence et la Place a été avisée que-1< concours des troupes serait requis si la si tuation l’exigeait. Dans la matinée, de nombreux chantiers seront gardés dès la première heure par la police et la gendarmerie. Les charpentiers paraissent devoir adhérer à la grève, ainsi que d'autres corpprations du bâtiment et mémo d’autres catégories. Les tailleurs de pierres tendres se sont con tentés de dresser un cahier de revendication* et de l’envoyer à la Mairie ; ils continuent le travail. Dans certains groupes des grévistes, ma çons, terrassiers, etc., on aurait une tendance à souhaiter la fin de la grève, d’autant plu.* qu’elle ne paraît donner aucun résultat. On suppose même que, si les mesures do protec tions sont sérieuses, un certain nombre re prendront le travail, mais ce mouvement no se dessine pas encore nettement. L'élément, ardent et combattif lutte de toutes ses forces contre cette tendance. Un Grime Paris, 7 mai. Le Journal des Débats rapporte qu’un abomi nable attentat vient d'être commis sur un enfant qui te trouvait en traitement dans la maison de convalescence que possédé à Choisy-le-Rvi l’As sistance publique. La victime est un petit garçon de cinq ans, appartenant à une honnête famille d’ouvriers des environs de Paris. L’auteur présumé de 1 attentat serait le docteur X..., médecin de l'asile où lo petit garçon se trouvait en convalescence. L’at tentat aurait été commis dans l’établissement même. Tout dernièrement, l'enfant était en vacances chez ses parents ; il leur raconta comment l< médecin qui le soignait l’avait obligé à des actes abominables. Les parents déposèrent aussitôt une plainte entre les mains du commissaire de -Choisy, M. I.espine, qui ouvrit une enquête. Il commença pat interroger le personnel masculin de l'établisse ment qui se compose du médecin, du jardinier et du cocher. Les dépositions qu’il recueillit de ces deux derniers employés corroborèrent les décla rations de l’enfant. Le médecin nia les faits allé gués contre lui. Aujourd’hui, M. Pasques, juge d'instruction, poursuit lui-même l’enquête. M X... n’a pas été encore arrêté, mais son arrestation est immi nente. On relèverait contre lut d'autre faits ana logues ù celui qui lui est imputé. Le directeur de l’Assistance publique a sus pendu le docteur X... de ses fonctions. Ce der nier a une belle situation ; il est âge de 43 ans. L’émotion causée dans le pays par la nouvelle de l’accusation qui pose sur lui est considérable....