Extrait du journal

PHYSIONOMIE DE LA SÉANCE . Diable ! Diable ! disait, au sortir dt Palais-Bourbon, uu député bien connu pour son dévouement au ministère actuel, cela se gâte, cela va mal ! Cela se gâte, en effet, et sérieusement : hier, c’était M. Rouvier qui se faisait faire échec par la Chambre et devait tenir au Sénat l’attitude d’un suppliant, aujourd’hui, c’est M. Etienne qui se fait battre parla pre mière de ecs deux assemblées. Quand il s’agit de la détaxe postale ou du privilège des bouilleurs de crû, le président du Conseil est contraint de faire siennes les idées de ses adversaires ; quand il s’agit de questions qu’il juge intéresser étroitement la défense nationale, le ministre de la Guerre est forcé de renoncer aux convictions qu’il proclamait le plus hautement être siennes. Et pour un peu — c’est-à-dire s’il ne se fût pas agi de cette guerre religieuse dont les tragédies mettent en joie tous les gens du Bloc — le détenteur du portefeuille de l’Intérieur, allait aussi faire une chute Si vous ajoutez à cela que M. Merlou — Son Excellence Merlou — est descréditê au point de ne plus compter, jugez de ce qui reste du cabinet. Cause ? D’abord,sans doute, l’attitude par trop variable de M. Rouvier : à force de berner successivement tous les partis, on finit par Jes exaspérer tous ; mais ensuite et surtout, la déplorable impression résultant des nouvelles d’Algésiras ; ou se rend compte, nettement, que nous allons soit à uu échec dangereux, soit à un aplatissement définitif — et il n’est personne qui ne se rende compte que les hommes actuellement au pouvoir, sont bien incapables de nous tirer de là....