Extrait du journal

f ce cas, l’Autriche a dû donner des garanties sé rieuses à la Sublime-Porte et à scs alliés, et je suis convaincu que vous serez tout disposé à vous en féliciter. Mais remarquez les malices du télégraphe: il nous apprend que les Russes ont passé le Danube en Servie, à la barbe des Autrichiens, qui ont con tinué leurs observations météorologiques avec un calme parfait. Si j’ai souvenance, les Russes avaient voulu, à une autre époque, aller en Servie pour tourner Omer-Pacha et la position de Kalafat, et des mesures furent combinées alors pour prévenir cette importante stratégie. Le télégraphe en dit ici trop ou pas assez. Mais vous savez ce que lord John Russell a dit un jour à la chambre des communes : Le télégraphe trompe ou se trompe toujours, et si quelquefois il dit la vérité, c’e»t par hasard.Quant à l intention, elle est parfaitement absente. J ai trop de respect pour le ministre en général et pour lord John Russell en particulier pour dou ter de ce qu’il avance, et si le télégraphe n’accepte pas le blâme qui lui est infligé , et s’il prétend qu» ses ailes valent bien les lèvres d’un ministre quand il s’agit de se mettre au service de la vérité, vous n’avez pas à intervenir dans cette querelle. Seulement, s’il disait à lord John Russell : Je no suis qu’un instrument: ce qu’on me charge de dire et de répéter, je le dis et je le répète fidèlement. Le n’est pas ma faute si à Bucharest, à Trieste, à Co logne, on fait courir sur mes fils métalliquer des nouvelles trompeuses ou exagérées : c’est celui qui rédige la dépêche qui eit seul responsable. Quant à moi, je n’ai que la puissance de transmettre et nullement celle de corriger. Je suis comme les cloches, je répète tout ce qu'on me fait dire, et vous savez qu on fait dire aux cloches tout ce que l’on veut. Je suis comme les eaux d’un canal ou les flots de la mer, qui sont à la disposition des vais seaux ennemis aussi bien que des vaisseaux amis, et portent le corsaire aussi bien que le navire marchand. Je laisse à lord John Russell le soin do répondre à ce plaidoyer du télégraphe. Henri Ferrikb...