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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 19 août 1935

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
19 août 1935


Extrait du journal

1 Pour poser le problème, considérons quelle a été, au cours des diverses phases de l’évolution économique, lasituation du petit et moyen commerce, de la petite et moyenne industrie ; nous en tirerons les conclusions qu'il, convient Prospères, pendant les années qui ont précédé la Guerre, ces entre prises ont présenté, dans le cadre de la région, une activité oui tirait toute sa force des principes de la saine tradition, et toute sa résistance,1 du soutien que d'honorables banques locales étaient en mesure de leur procurer. Epargnées par les effets de la crise, à son début, puis atteintes à leur tour, elles parviennent, à force d’énergie et de sacrifices, à vain cre les premières difficultés de trésorerie. Cédant enfin, sous la pression des événements, la faillite les guette les unes après les autres avec une persistance redoutable. Et c’est à ce même moment, n'ayant plus rien à attendre, ni de la compression de irais généraux déjà poussée à l’excès, ni de l’utilisation de réserves à jamais épuisées, qu’elles se voient privées du soutien financier des Banques régionales qui succombnet elles-mêmes par l’effet de la concentration industrielle et du désordre céconomique. I Le rôle du Crédit Populaire. Dès lors, la question se pose de savoir, comment 11 aérait possible de satisfaire aux obligations qui conditionnent l'existence normale de toute entreprise, qu’il s'agisse du renouvellement des stocks, de l’améliora tion de l’outillage ou de l’aménagement d’un fonds de roulement. Les classes moyennes du commerce et de l’industrie seraient-elles me nacées de disparition ?. 1 Cette éventualité, au double point de vue économique et social pose devant le pays le plus grave des problèmes. Une aide nécessaire, i Des mesures de sauvegarde s’imposent. Celles-ci consistent, nous venons de le voir, dans la recherche de moyens susceptibles de procurer aux entreprises locales des ouvertures de crédit à moyen terme leur per mettant d’alimenter leur trésorerie et de faire face aux échéances les plus pressantes Nous savons bien que la loi du 13 mars 1917 créant le « Crédit Popu laire, offre déjà des ressources qui paraissent répondre, à première vue aux besoins que nous exposons. Malgré tout, le « Crédit Populaire » ne comporte que des avances à court terme. Et, dans les circonstances présentes, son rôle de soutien demeu rerait incomplet, s’il n’était étendu jusqu’au crédit à moyen terme. La Commission qui, en 1913 était chargée, par M. Caillaux, alors mi nistre des Finances, « d'étudier l’organisation bancaire en France et de rechercher les possibilités de la compléter, en offrant des facilités plus grandes de crédit, au moyen et au petit commerce, a la petite et moyenne industrie » .avait envisagé, dans les conclusions de son rapport, une solu tion qui autorisait la création de ce genre de crédit. Mais le législateur n’alla pas jusqu’au bout de sa tâche. Depuis, la proposition a été reprise. Il serait à souhaiter que le Parle ment lui donnât la sanction de son vote et ce serait la solution la plus pra tique. Un crédit à moyen terme. ■ L’institution d’une branche de crédit à moyen terme dans le cadre du Crédit Populaire, offrirait de multiples avantages : Mise à profit de la législation déjà existante dont il suffirait d’élargir la portée. Faci lités d’Organisation. Garanties de sécurité, grâce au contrôle exercé par l’Etat et par la Chambre Syndicale des Banques Populaires de France. La modification, qui serait à apporter au statut du « Crédit Populai re », ne parait pas devoir soulever de bien sérieuses objections. En agissant de la sorte, l’Etat accorderait aux petits commerçants et industriels ce qu’il a déjà institué au profit des agriculteurs. Et ce serait justice, car, dans la tourmente actuelle, les uns ne sont-ils pas aussi menacés que les autres ? Il ferait plus, en revalorisant la matière imposable ; il faciliterait la rentrée de l'impôt dans les caisses du Trésor, opérerait ainsi la plus heu reuse manœuvre de redressement, car il n’est pas de finances saines si elles ne reposent sur une économie prospère. Un Crédit Populaire, élargi par l’adjonction d’une branche nouvelle à son activité, celle des avances à moyen terme, telle est, en conclusion, la solution qu’il serait opportun d'adopter pour sauver de la ruine les classes moyennes du commerce et de l’industrie, ce qui favoriserait le redressement de l’équilibre financier par le moyen si souhaitable de l’augmentation des recettes, • I Emile SARI, : ‘ Sénateur, membre de la Commission des Finances....

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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