Extrait du journal

se préparait depuis 1806, c’est-à-dire depuis Iéna. A l’heure où elle a été complètement prête, elle a fait naître le conflit voulu et nous avons donné dans le piège. Aujourd’hui, le Maroc est le piège et l’Allemagne a ses armées sur nos fron tières ; elle peut, en quelques heures, mobiliser des centaines de mille hommes et nous savons, par les rapports mili taires, que nous ne pouvons lui opposer que des effectifs réduits et un armement des plus médiocres. Aidée par l’incurie ou la trahison des ministres Pelletan, Combes et André, l’Allemagne serre aujourd’hui le collier de fer autour du cou de la France, comme la Prusse l’a serré en 1870, aidée par l’imprévoyance du gouvernement d’alors. En 1870, on croyait à la bonne foi des puissances voisines, à leur amitié, à la reconnaissance de l’une d’elles et l’on a été battu. v Aujourd’hui, c’est pire ; c’est la poli tique sectaire qui a tout dominé dans les Conseils du gouvernement ; ce sont des ministres qui, de leurs mains, ont détruit l’édifice militaire et maritime de la France, sacrifié l’armée, donnant en pâture aux révolutionnaires, suivant leur appétit, des têtes de généraux, d’amiraux, ou de moines et de reli gieuses. Et pendant que cette sinistre besogne s’accomplissait, l’Allemagne, sachant bien ce que nous étions devenus dans de telles mains, a préparé ses plans et elle les exécute aujourd’hui. Je souhaite que tout s’arrange, mais nul ne peut se faire illusion ; ou ce sera la guerre — et quelle guerre ! — ou ce sera pour nous une suprême humilia tion à supporter. B....