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Mercure de France, 15 janvier 1936

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Mercure de France
15 janvier 1936


Extrait du journal

La vie des idées sociales se résume souvent, dans la durée, par un graphique ondulatoire. Certaines de ces idées naissent, vivent, puis meurent à jamais. D’autres ressuscitent obstinément, en sorte que leur existence est composée par des alternatives de faveur et de dis crédit. L’idée d’association, qui avait dominé le moyen âge, a perdu pendant longtemps, puis retrouvé son pouvoir. Elle a gouverné la fin du xixc siècle et tout le début du xx\ Elle ne succombera sans doute, dans l’avenir, que sous les abus des pouvoirs contre lesquels, justement, elle entend se dresser. Je ne suis certes pas l’adversaire de l’esprit d’association dans les hautes professions que l’on appelle encore, pour quelque temps du moins, professions libé rales. — Je dis pour quelque temps en songeant aux ambitions et aux empiétements de l’étatisme. — J’estime toutefois que l’esprit d’association, dans les sciences, les lettres et les arts, doit laisser une liberté totale aux indi vidus et limiter son efficace aux problèmes d’intérêts séculiers, à la déontologie professionnelle, à la défense de quelques grandes idées générales dont la mise en commun ne saurait faire querelle. Cela dit, que l’individu garde son allure, son pas, ses réactions inimitables, enfin sa souveraineté. Même dans une société vouée furieusement à Mammon, la puissance de l’esprit reste grande. Les « temporels »...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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