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Mercure de France, 1 février 1903

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Mercure de France
1 février 1903


Extrait du journal

A.M. E. Eustache. On a souvent considéré Laforgue, — c’est même ainsi que tend à s’affirmer sa réputation — comme un adolescent de génie, enlevé trop tôt aux lettres par la terrible maladie qui le minait, et qui a donné dans ses deux volumes uniques les promesses d’une œuvre future, plus parfaite et plus raffinée encore. Il me semble, au contraire, que les Moralités légen daires et les Complaintes sont un achèvement, non des prémices, que ce bouquet au parfum inoublia ble est celui des fleurs de la bonne volonté de qui se sent près de sa fin. On n’exhale pas des plaintes pareilles sinon lorsqu’on pressent qu’on n’en aura bientôt plus la force. Il y a dans l’approche de la mort,surtout par ce chemin déroutant et mystérieux de la phtisie, une vertu de clairvoyance et de sensi bilité surhumaines qui fait atteindre et comme pal per une propriété nouvelle des choses de l’univers. L’inquiétude devient un sixième sens, aigu, tactile, multiple dont l’invisible organe retourne la sur face et bouleverse le décor du ciel apparent pour en »9...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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Données de classification
  • laforgue