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Mercure de France, 1 mars 1937

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Mercure de France
1 mars 1937


Extrait du journal

Les difficultés dramatiques au milieu desquelles se dé bat la culture, en France comme ailleurs sans doute, ont dès maintenant des effets qui seront bientôt sensibles au regard le moins exercé. Nombre d’esprits créateurs commencent à se détourner de ce qu’il faut appeler l’expression typographique. Les uns le font avec une sorte d’allégresse et l’espoir de créer un art nouveau : ce sont les cinémistes inspirés, ceux qui s’efforcent de penser non plus avec des mots, mais avec des images, des ombres et des lumières. On peut supposer que malgré les exigences de la machine parlante, le texte, dans l’évolution prochaine du cinéma, n’aura plus guère l’importance que d’un simple condi ment. D’autres esprits vont, de gré ou de force, vers la radio. Je ne crois pas qu’ils soient conduits là par une impé rieuse vocation. Le palabreur de la radio ne voit pas la foule à laquelle il s’adresse. Il ne bénéficie guère de l’exal tation oratoire, sinon au prix d’une très épuisante dé bauche d’imagination. Quant au loyer de son labeur, il est médiocre, comme je le dirai bientôt. Tout me porte donc à penser que l’écrivain qui se tourne vers la radio le fait pour s’ouvrir une carrière nouvelle, pour s’assurer...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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Données de classification
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