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Paris-soir dimanche, 19 janvier 1936

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Paris-soir dimanche
19 janvier 1936


Extrait du journal

longtemps, et pourtant l’émotion qu'elle m’a apportée ne diminue pas en moi; chaque fois que je reviens à elle, je suis bouleversé comme devant un nouveau visage de supplicié. D’ailleurs, elle n'est pas fixée une fois pour.toutes» Uw évolue, м UauUotme et, si je la reprends une nouvelle fois, e’est que j’ai sous les yeux un lettre qui m’apporte l’écho d’un nouvel espoir... Car, dans cette aventure prodigieuse, le moins intéressant, le moins pitoyable c’est peut-être lui. Lui n’est rien, en somme, qu’un malade, qu’un mutilé. A quelques-uns, la guerre a pris les jambes, les bras, les yeux, même le sourire. A lui, elle lui a pris son passé. C’est simplement un homme qui, à la suite d’une blessure, d'une commotion, a perdu la mémoire. Pas la raison. La mémoire seulement, mais complètement. La vie commence, dans son esprit d’à présent, un certain jour de 1915. Il a oublié qui il est, jusqu’à son nom. Bon. Ce n’est qu’un grand mutilé. Mais il y a autre chose. Ce nom, ce passé, personne ne l’a retrouvé pour lui. On ne l’a pas identifié. On ne sait pas, vingt ans après la guerre, qui il est...
Paris-soir dimanche (1935-1939)

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