Extrait du journal

ne le connaissaient guère, faute de facilités pour le parcourir. Nos pères et grands-pères n'avaient plus le sens de la grand'route : ils regardaient aux vitres des wagons, le long des grandes lignes, mauvaise méthode pour voir du pays C'était le temps où le café de la Gare faisait de bonnes affaires. Il avait, dit Lucien Rorrier, remplacé le café de la Place ou de la Mairie, celui du Centre enfin, et même parfois un quartier nouveau, neuf, s'était créé, le quartier de la Gare. L'ancien bourg sommeillait autour de l'église et de la mairie en songeant aux diligences : vieilles maisons et plus de commerce. Mais l'auto arrive, qui prend la suite des voitures. Adieu la gare et son quartier. Le café rie la Place, de la Mairie, du Centre enfin retrouve son animation, ses buveurs, son empire. Sa vieille cour s'emplit non plus du hennissement des chevaux, mais du ronflement des H.P. Garages au lieu d'écuries, mais à part ça, c'est la vie d'autrefois. A nouveau le coup de barre a été donné et, mélancolique, le café de la Gare glisse vers la décadence, lui qui n'est plus, le verre en main, sur la porte de la cité....