Extrait du journal

Voici, par exemple, un village situé pas très loin de Paris, sur la grand'route de Nevers, bien avant Nevers. La grand'route est goudronnée et les automobiles y font de la vitesse. De loin ils voi'ent bien le clpcher de l'église. C'est un très beau clocher, un peu massilf et cependant élancé, non pas cette flèche élancée des pays calmes, mais une construction fière, énergique, un peu militaire, un clocher qui devait servi'r de tour de défense. Mais s'arrêter pour un clocher ! Sans doute l'église n'est pas intéressante 1 D'ailleurs, aucun écriteau, aucune affiche, rien n'invite le voyageur à s'arrêter. Il passe donc. Or, cette église gothique, jet, qui est semblable aux milliers d'églises gothiques de France, possède un porche Renaissance qui est une pure merveille, avec quatre colonnes,, toute une série de petites nilches et une guirlande d'amours tout nus, les plus païens du monde. Un vrai fragment de temple grec plaqué sur cette, grave église du moyen âge. Le sourire, l' éclat de la Renaissance placé là sur un visage gothique. On dirait que le moyen âge vient de se tourner vers l'Orient et salue soudain un divin message, change ide route, entonne au lieu d'un cantique une chanson. L'esprit est troublé, ému. Les petits amours sont intacts bien que les guerres de reli\gion aient passé par là. Mais ils sont «i« petits- Les statues de saints ont été abattues, les amours sont restés et dansent toujours dans la pierre....