Extrait du journal

M. Arthur Meyer lire sa révérence aux boulangistes et leur dit : « Bonsoir, messieurs! » Le coup fait, — et manqué — les associés voudraient se séparer. Ils sc flattent de rentrer dans leurs clans res pectifs, sans avoir subi aucun déchet moral , sans avoir compromis leur drapeau et quittes pour recommencer à la prochaine occasion favorable. C’est en vérité une singulière préten tion. Croire que des royalistes, attachés par tradition, par conviction ou par genre à une forme de gouvernement et à une famille princière destinée à la réaliser, auront impunément, comme disait M. le duc d’Aumale, accroché les fleurs de lis de France à la queue d’un cheval noir, et que maintenant ils vont pouvoir se laver les mains et rentrer au salon sans apporter dans leurs basques un relent d’écurie, c’est l’illusion de gens qui font de la politique à l’entreprise et qui maquignonnent des affaires au lieu de servir des convictions. Non, messieurs, non, ce n’est pas aussi simple que cela de se quitter, quand on a fait des mauvais coups en semble. Il y a des cadavres entre vous, que ni les autres ni vous-mêmes ne sau riez désormais oublier. Vous aurez beau siéger sur des bancs différents dans la Chambre et ne plus échanger dans la presse vos gracieuses communications ; vous aurez beau sus pendre cette action « parallèle » à la quelle vous vous flattez de vous être li vrés : la vér i té est que vous avez bel et bien mélangé vos votes de telle sorte, en me nant lamêmecampagne, que, battus en semble, vous êtes condamnés à la même déroute....