Extrait du journal

et s’il fait bon — dit la chanson — de cueillir la fraise au bois de Bayeux quand on est deux, en y cueillant autre chose, à deux, on court des chances d’y revenir trois. Voilà donc Marguerite enceinte. Que va faire André ? M. Logerais vient jus tement de découvrir un parti superbe pour son fils, cent mille francs de dot, et il sc propose de l’emmener le jour même pour le présenter à la fortunée jeune fille. Cela tombe mal. André re fuse e.t donne à son père les motifs qui l’obligent à agir ainsi- Marguerite est enceinte de ses œuvres, il doit l’épou ser. M. Logerais reçoit celte nouvelle comme un coup de massue. Mme Loge rais, au contraire, sursaute et se dis pose à aller agonir Marguerite de sot tises- Plus calme, M. Logerais, après avoir tenté de prouver à André qu’il ne pouvait pas faire ce mariage, a un en tretien paternel avec Marguerite, lui fait renoncer à tout espoir, même de revoir André, lui donne deux mille francs pour aller vivre plus loin, et lui promet de s’occuper de l’enfant lorsqu’il viendra au monde. Tout cela s’arrangerait assez bien si un fatal exemple ne venait dicter son devoir à André. M. Logerais a recueilli un pauvre diable, pour être agréable à son fils, et ce malheureux remercie ses bienfaiteurs en les volant. Renvoyé, il dit adieu à André et s’excuse, il a tou jours vécu seul, il a poussé comme il a pu, sur les grandes routes, sous les ponts, enfant naturel abandonné, il a mal tourné, est-ce sa faute ? And'ré jure qu’il ne quittera .pas Mar guerite, et il fuit avec elle se réfugier dans les environs de Paris, au bord de la Marne. Mais ils ns tardent pas à s’apercevoir que l’on ne vit pas d’amour et d’eau claire — fut-elle de la Marne — et c’est...