Extrait du journal

Nous recevons d’un de nos lecteurs la lettre suivante ; Paris, 20 mai 1890, 4 h. 1/2. Monsieur le rédacteur, Je me suis présenté dans la journée, au jourd’hui, à 2 h. R2, au journal Le Malin pour voir, ainsi qu’il l’offre dans son article de ce jour à tout lecteur qui voudra pren dre la peine de se rendre dans ses bureaux, de faire la preuve de tout ce qu’il publie depuis quelques jours contre le Crédit fon cier. J’ai été reçu par un employé qui m’a dit n’avoir reçu aucune instruction au sujet de cette communication, et que, si je voulais revenir entre 6 et 7 heures du soir, j’aurais peut-être des chances de trouver quelqu’un qui me renseignerait. Eh bien,monsieur, cette attitude sans gêne vis-à-vis d’un public qu’on affole chaque jour et auquel on cause, par suite, des per tes d’argent, sans compter qu’on trouble son repos, mérite, à mon avis, d’être flétrie par les journaux honnêtes. Vous me pardonnerez mon hésitation, monsieur, quand vous saurez qu’à la suite de la lecture du journal en question, j’ai perdu plus de 2,000 fr. sur les titres fonciers que j'ai vendus. C’est avant de vendre le reste de ce que je possède de ces litres, que, sur son invi tation, je me suis rendu audit journal où j’ai trouvé visages de bois. Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l’expression de mes sentiments distingués. M. Boulevard Saint-Germain....