Extrait du journal

Excitateurs révoqués. — Réintégration des grévistes. — Le sort du syndicat. — , Omnibus et tramways. — Tout rentre dans l’ordre. Aujourd’hui que la grève est pour bien longtemps enterrée, les ouvriers qui ont chômé ces derniers jours peuvent se de mander vainement les avantages qu’ils en ont tiré. L i chute de la grève ressemble fort A une capitulation. Ce matin, cochers et conduc teurs ont repris, faute de vivres, leurs fouets et leurs sacoches. M. Guvinot a seu lement maintenu les maigres concessions énoncées dans sa dernière lettre. Les membres du syndicat des omnibus sont, A celle heure, complètement désorien tés par l'absence des citoyens Proust et de Ville dont l’arrestation est maintenue et qui seront poursuivis pour excitations à la vio lence. Les bureaux de la rue du I‘lAire sont, d’ailleurs, fermés. Aucun syndiqué ne s’y est rendu ce matin. Le fonctionnement dos omnibus Paris a repris sa physionomie habituelle. Les mesures do police un peu excessives de ces jours-ci ont été supprimées et les voitures circulent librement sous la seule conduite du conducteur et du cocher. On a pu s’étonner ce matin en constatant ue sur certaines lignes, le fonctionnement es omnibus n’avait pas encore repris. Ce retard nous a été expliqué par le se crétaire de la Compagnie. — Indus n’avons pu prévenir en temps opportun tous nos chefs de dépôts et plus spécialement les chefs de dépôts de ban lieue, nous déclare M. Coste. C’est fort tard dans la nuit que nous avons appris la décision du préfet de police sup primant aujourd'hui tout service d’ordre sur nos voitures. Nos chefs de dépôts avaient la consigne de ne laisser sortir d’omnibus qu’a prés l’ar rivé • des agents ou des gardes chargés de ïes protéger pendant le trajet. A l'heure matinale des départs, ne voyant venir aucun agent, nos employés sont de meurés t'ès perplexes. Les instructions de la Compagnie ne sont parvenues dans la banlieue que vers neuf -icurcs du matin. A partir de ci moment, les omnibus des dépôts éloignés se sont mis en marche. Ac tuellement, tous nos omnibus fonctionnent. La répression des agitateurs — Vous avez repris tous les grévistes, demandons-nous au secrétaire de la Com pagnie; voire conseil d’administration estil décidé à la clémence? — Nous serons aussi bienveillants que possible; mais je crois pouvoir affirmer que la compagnie révoquera les perturbateurs qui oui excité leurs camarades à la vio lence et aux désordres. Nous ne pouvons admettre ici la présence des employés qui, pendant la grève, ont exercé leur brutalité sur nos agents qui n’avaient pas cessé le travail. — Ce serait, vous l'admettrez bien, conserver un élé ment dangereux pour la discipline de notre personnel. La Compagnie ne gardera pas rancune à ses ouvriers qui se sont simple ment bornés à faire grève. L’épuration dont je vous parle se fera peu à peu, et on ne prononcera de radiation que pour des faits graves et sur une enquête approfondie. Al. Coste conclut ainsi. — Pendant trois jours, la Compagnie a perdu quotidiennement cent mille francs au minimum ; les grévistes n’ont rien ob tenu de nouveau ; celle agitation était donc inutile. Nous ne savons de quels moyens la Com pagnie compte disposer pour faire son en...