Extrait du journal

II. — La crise de l’Oïdium. La culture de la vigne, mieux comprise, donnait des produits de plus en plus abondants. Son rendement, qui n’avait encore dépassé que tout à fait exceptionbellement le chiffre de 10 mi liions d'hectolitres (40 millions d’hectolitres en 1840), et qui oscillait année moyenne autour de 34 millions, s’éleva à 51 millions en 1817, à 52 millions en 18 i8. C’était plus que ne pouvait utiliser la consommation et il s’ensuivit une dépréciation considérable dans les prix. M. Teissonnière a relevé, dans des livres de commerce de ce temps, des ventes de vins de Palus à 100 et 150 francs le tonneau 000 litres . des vins du Maçonnais de 45 à 05 francs la pièce (220 litres , des vins du Midi, pour être bridés, de 21 à 30 francs les 7 hectolitres; des vins blancs d’Enlre-deux-Mers de 80 à 120 francs le tonneau ; des vins de Basse-Bourgogne de 30 à 50 francs les 272 litres, des vins de Roussillon pesant 1 \ à 10", de 30 à 10 francs l’hectolitre, des vins de Sologne de 30 à 10 fr. la pièce. Nos vignerons du Midi se souviennent encore que, dans les débits des environs de Montpellier, le vin se vendait quelquefois à deux sous l’heure, et le client avait le droit de boire ce qu’il voulait pendant ce temps. C’était la misère pour les viticulteurs ; la production du vin perdait tous ses avantages sur celle des céréales dans les pays de plaine. Dans beaucoup d’endroits, les plantations s’arrêtèrent; sur quelques points,on arracha: l'Hérault perdit ainsi 5.000 hectares de vignes sur 117.000 qu’il possédait auparavant...