Extrait du journal

Les journaux de Saint-Pétersbourg se montrent plus confiants que jamais dans la bonté de leur cause et ne peuvent admettre que l’Angleterre persiste à méconnaître les concessions nombreuses consenties par la chancellerie russe. Lord Salisbury, disent-ils, paraît comprendre aujourd’hui l'opportunité d’un échange de vues, tendant à amener une entente préparatoire que le congrès aurait pour mission de compléter, et il y a lieu d'espérer que le résultat des négociations montrera la sincérité des intentions pacifiques du cabinet britannique. L’Angleterre, ajoutent-ils, ayant soulevé des objections à la première formule présentée pour servir de base à la réunion du congrès, « on a trouvé une nouvelle formule que l’on croit plus acceptable, et d’après laquelle les puissances se réuniront pour considérer les traités de 1856 et de 1871 dans leurs rapports avec le traité de San-Slefano. » Enfin chaque puissance obtiendrait des compensations proportionnées à l’augmentation de l’influence russe. En vertu de ce thème, on ne peut que s’entendre et il n’y aurait plus qu’à s’embrasser. .. Tout cela serait très-beau si les espérances dont nous venons de parler avaient un point de départ sérieux et réel ; mais il est malheureusement avéré, jusqu’ici, que les cabinets de Saint-Pétersbourg et de Londres ne sont tombés d’accord sur rien. La difficulté principale, concernant le retrait simultané des troupes russes et de la flotte anglaise, est celle-ci : L’Angleterre ne veut pas abandonner le commandement du passage des Dardanelles parce que la Russie désire que la ligne de Tchalaldja reste zone neutre....