Extrait du journal

Voulez-vous voir la paternité conspuée, la vieillesse livrée à la dérision, le lien conjugal déchiré de sarcasmes, lisez Molière; le Tartuffe est la plu* scandaleuse comédie que le théâtre ait jamais offerte à un public corrompu. 11 y a bien là un Philifte qui sue sang et eau pour faire de la probité, personne n’écoute Philinte : sa froide morale tombe dans le désert. On n’a des yeux, des oreilles que pour le libertinage débouté qui souille la scène. Jamais l’auteur ne met un mouchoir sur les nudités; tout est diaphane, l’esprit comme la lettre Le mari, honnête homme, est couvert de ridicule; la servante parle comme au Lupanar; Tartuffe offre son jus de réglisse ; la belle dame répond que tous les jus du monde ne la guériraient pas; Tartuffe ôte ses gants, ferme une porte, revient auprès d’elle, l’œil bouillant de luxure.... Tout cela est moral, tout cela corrige les mœurs en riant; bien trouvé!...