Écho de presse

24 juillet 1911 : découverte du Machu Picchu, la cité oubliée

le 23/07/2023 par Pierre Ancery
le 19/01/2017 par Pierre Ancery - modifié le 23/07/2023
Le Journal, 16 janvier 1914 - Source RetroNews BnF

En 1911, l'explorateur Hiram Bingham redécouvrit la ville inca, alors engloutie sous la végétation. Son dévoilement fit sensation dans le monde entier.

Le 16 janvier 1914, Le Journal évoque dans un article "la découverte la plus importante qu'on ait faite au Pérou depuis la conquête espagnole". En effet, il s'agit rien de moins que de la mise à jour de Machu Picchu, une ancienne cité inca du XVe siècle perchée sur un promontoire rocheux au milieu des Andes.

 

"C'est une découverte archéologique du plus puissant intérêt que vient de faire le professeur Hiram Bingham, de Yale University, à qui le monde savant doit la mise au jour, dans le grand canyon de Urubamba, au Pérou, d'une ville Inca, Machu-Picchu, bâtie il y a plus de 2 000 ans. À sa situation dans une des régions les moins accessibles des Andes, entourée de tous côtés par d'inexpugnables défenses naturelles, Machu Picchu doit d'être restée absolument inconnue des chefs d'expéditions militaires, des missionnaires de la science et des aventuriers, chercheurs de trésors, qui, depuis des siècles, parcourent, explorent, fouillent le sol péruvien."

 

Un résumé qui comporte une erreur : la ville ne fut pas bâtie 2 000 ans auparavant, mais autour de 1440 après J.-C. Mais c'est bien à l'explorateur et archéologue américain Hiram Bingham, de l'université Yale, qu'on doit le dévoilement des ruines. Bingham, qui effectuait des recherches sur la ville perdue de Vilcabamba, le dernier refuge des Incas, s'y fit accompagner, le 24 juillet 1911 par le sergent de la garde civile Carrasco et le paysan Melchor Arteaga.

 

Impressionné par sa découverte, il mena des fouilles et mit à jour des tombes, des bijoux, des poteries, des plats. En 1913, un numéro entier du National Geographic est consacré à Machu Picchu. Le public occidental s'émerveille alors des prouesses architecturales réalisées par les Incas, à l'image du Journal qui écrit :

 

"[Les ruines] nous montrent que les Incas étaient artistes, capables d'efforts soutenus, car, ignorant les machines, les outils de fer, le ciment et le mortier, n'ayant à leur disposition que de grossiers marteaux de pierre, il leur fallut sans doute plusieurs siècles pour construire la colossale cité que nous pouvons admirer aujourd'hui, et dont les édifices constitués par d'énormes blocs de granit, simplement posés les uns sur les autres, mais si parfaitement appareillés qu'une feuille de papier ne glisserait pas entre eux, ont résisté, non seulement au temps, mais aux tremblements de terre, si fréquents en ces régions."

 

En 1948, Hiram Bingham raconta son expédition dans un ouvrage qui rencontra un grand succès, Lost City of the Incas. Il semble pourtant qu'il ne fut pas le premier à redécouvrir le site. On sait aujourd'hui que le Péruvien Augustin Lizzaraga, originaire de Cuzco, s'y rendit en 1902. L'historien Paolo Greer affirme même qu'un prospecteur de mines allemand, August R. Berns, aurait pu aller sur le site dès 1860.

 

Machu Picchu, visité chaque année par des centaines de milliers de toursites, est aujourd'hui devenu un symbole national du Pérou.