Écho de presse

Courbet, un peintre en première ligne pendant la Commune

le par

Gustave Courbet, photographie de Nadar, entre 1860 et 1869 - source : Gallica-BnF

En 1871, le peintre Gustave Courbet participe à la Commune de Paris, dont il devient délégué aux Beaux-Arts. Accusé à tort d'avoir ordonné la démolition de la colonne Vendôme, il sera jugé et condamné à la prison.

Le peintre Gustave Courbet détestait les honneurs. Surtout venant d'un régime qu'en républicain farouche, il abhorrait : lorsqu'en 1870 Napoléon III veut lui décerner la Légion d'honneur, il la refuse dans une lettre ouverte qui paraît le 24 juin dans Le Siècle :

« J'ai cinquante ans et j'ai toujours vécu libre. Laissez-moi terminer mon existence libre ; quand je serai mort, il faudra qu'on dise de moi : Celui-là n'a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n'est le régime de la liberté. »

Deux mois plus tard, après la bataille de Sedan, le Second Empire s'écroule : la République est proclamée le 4 septembre. Le 6 septembre, alors que les Prussiens sont aux portes de Paris, Courbet est nommé par une délégation des artistes de Paris « président de la surveillance générale des musées français ».

 

C'est à ce titre que le peintre propose de « déboulonner la colonne Vendôme », monument parisien érigé par Napoléon en 1810 sur la place du même nom afin de commémorer la bataille d'Austerlitz. Courbet considère en effet la colonne Vendôme comme un symbole odieux des malheurs de la France – mais il précisera qu'il souhaite seulement voir la colonne déplacée aux Invalides. La proposition n'a pas de suite. Mais elle lui coûte très cher l'année suivante.

 

Le 18 mars 1871, en effet, Courbet prend part avec enthousiasme à la Commune de Paris. Le 16 avril, il est élu au Conseil de la Commune par le 6e arrondissement et devient délégué aux Beaux-Arts. La presse versaillaise lui tire dessus à boulets rouges, à l'image du célèbre Francisque Sarcey dans Le Gaulois du 17 avril qui titre ironiquement « Bonjour, M. Courbet » :

« Vous payerez peut-être fort cher les folies de ce triste et grotesque carnaval. Vous ne serez plus ni roi, ni président, ni rien. Vous ne serez plus que Courbet, et Courbet sans talent.

 

Bonsoir, monsieur Courbet, bonsoirÂ...

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