Écho de presse

Fouquier-Tinville, l’accusateur public devenu le symbole de la Terreur

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Antoine Fouquier-Tinville, estampe de François Bonneville, 1796 - source : Gallica-BnF

L’accusateur public du Tribunal révolutionnaire Antoine Fouquier-Tinville envoya à la guillotine Charlotte Corday, Marie-Antoinette, Danton et des milliers d’autres prévenus. Après sa mort, il devint une figure haïe, symbolisant à lui seul les excès de la Terreur.

De toutes les figures-clé de la Révolution française, Antoine Fouquier de Tinville, dit Fouquier-Tinville (1746-1795), que l’on a parfois surnommé « le Pourvoyeur de la guillotine », est sans doute celle qui a conservé la réputation la plus déplorable.

Au point que son nom sert aujourd’hui encore d’invective pour discréditer un adversaire (il a resurgi par exemple jusque dans les récentes polémiques autour des affaires Depardieu et Sylvain Tesson). Plus de deux siècles après sa mort, « Fouquier-Tinville » est toujours synonyme de juge inquisitorial, tyrannique, sans considération pour les droits de l’accusé.

Une réputation sanglante qu’il doit à son rôle pendant la Terreur. Né à Hérouël dans une famille d’ancienne bourgeoisie, Fouquier-Tinville a gravi les échelons jusqu’à devenir en 1792, avec l’appui de son cousin Camille Desmoulins, directeur d’un des jurys d’accusation du tribunal extraordinaire du 17 août 1792.

Puis en mars 1793, il devient accusateur public du Tribunal révolutionnaire, juridiction criminelle chargé de juger les contre-révolutionnaires. Il rédige les actes d’accusation, supervise les procès, interroge les prévenus, puis prononce les réquisitoires au nom de la Nation.

C’est à ce titre que Fouquier-Tinville, en fonctionnaire zélé, demandera l’exécution de plus de 2 000 prévenus, dont certains célèbres : Charlotte Corday, Marie-Antoinette, Danton, Hébert, Robespierre...

A l’époque, la presse publie au fur et à mesure ses actes d’accusation : celui de Marie-Antoinette paraît par exemple dans le Mercure français du 19 octobre 1793. 

« Antoine-Quentin Fouquier, accusateur public près le tribunal criminel révolutionnaire [...], expose [...] qu’examen fait de toutes les pièces transmises par l’accusateur public, il en résulte, qu’à l’instar des Messalines, Brunehaut, Frédégonde et Medicis, que l’on qualifiait autrefois de reines de France, et dont les noms à jamais odieux ne s’effaceront pas des fastes de l’histoire, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été depuis son séjour en France le fléau et la sangsue...

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