Interview

Dans l’Affaire Dreyfus, « Picquart n’est pas un lanceur d’alerte »

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Carte postale figurant Marie-Georges Picquart en général, circa 1909 - source : Gallica-Bibliothèques de Paris

Selon l’historien Philippe Oriol, Marie-Georges Picquart, personnage crucial de l’affaire Dreyfus et incarné cet automne par Jean Dujardin dans J’accuse de Roman Polanski, n’est pas exactement le héros qu’on a voulu faire de lui.

Auteur de nombreux ouvrages sur l’affaire Dreyfus, l’historien Philippe Oriol publie le 26 octobre Le Faux ami du capitaine Dreyfus. Picquart, l’Affaire et ses mythes (Grasset), un ouvrage consacré au lieutenant-colonel Picquart, parfois présenté comme le « lanceur d’alerte » à l’origine de la réhabilitation de l’officier persécuté. Un personnage qu’on retrouve sous les traits de Jean Dujardin dans J’accuse, le film de Roman Polanski en salles le 13 novembre.

Propos recueillis par Jean-Marie Pottier.

RetroNews : Qu’est-ce qui vous a donné envie de dédier un ouvrage entier à Picquart, le chef du renseignement militaire qui a découvert la preuve de l’innocence de Dreyfus ?

Philippe Oriol : En fréquentant le personnage pour mes précédents livres et en travaillant sur les sources de l’Affaire, il m'apparaissait très différent de la manière qu’on a toujours eue de le présenter : le « héros de l’Affaire », celui qui permit de sauver Dreyfus. La sortie du roman D. de Robert Harris et l'annonce de J’accuse, le film de Roman Polanski, m'ont incité à donner la priorité au projet que j’avais depuis longtemps de le présenter tel qu'il fut – et pas tel qu'on veut ou qu'on imagine qu'il soit.

Qu’avez-vous pensé du livre de Robert Harris, qui sert de base au scénario du film ?

C'est un excellent roman d'espionnage, très plaisant à lire, qui n'a qu'un seul tort, c'est de...

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