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Superman, un héros très politique

le par - modifié le 29/01/2023
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La publication dès 1939 en France des premières aventures de Superman laisse apparaître un contenu particulièrement politique. Celui-ci fait directement référence à la situation internationale explosive qui finit par aboutir au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Comme nous l’avons vu dans un article précédent, Superman, apparu en juin 1938 puis en mars 1939 en France dans les pages d’Aventures sous le nom de Yordi, a été créé par deux auteurs américains dont les parents étaient des immigrés juifs ashkénazes. Venus de milieux modestes, marqués par la crise économique des années 1930 puis par la montée du fascisme, ces deux auteurs vont d’emblée donner aux récits qu’ils consacrent à leur super-héros une tournure très politique.

Un propos presque militant (que les traducteurs français vont généralement – mais pas toujours – atténuer) dans lequel on distingue quatre grandes thématiques : la célébration du progrès, la défense des réformes sociales, celle des migrants et enfin, la volonté de mettre en place des relations internationales pacifiques.

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Superman/Yordi incarne d’abord l’idée que la science et le progrès amèneront forcément à un monde proche de la perfection, tant technologique que politique. Ainsi, sur sa planète d’origine, Krypton (Crypton dans la version française) les hommes et les femmes, dit le texte, « sont arrivés au dernier stade de l’évolution : ce sont des surhommes. Leurs facultés, tant physiques que spirituelles, sont développées à un degré dont nous autres humains avons peine à nous faire idée ».

Ce monde représente ce que sera la Terre dans le futur, futur que le héros de Siegel et Shuster veut amener de manière bienveillante sur notre planète en luttant contre toutes les forces qui en empêchent l’avènement.

C’est pour cela qu’il est « l’Homme de demain » (« Man of tomorrow » en anglais), surnom que l’on retrouve dès le 14 février 1939 dans les pages d’Aventures :

 « FORMIDABLE YORDI… L’HOMME DE DEMAIN »

Parce qu’il incarne le futur, le super-héros est aussi fort que les machines les plus performantes de la Terre, qui représentent pour beaucoup cet espoir d’avenir radieux. Yordi est, selon Aventures du 21 février 1939 :

« Plus rapide qu’une locomotive, plus fort qu’un troupeau d’éléphants, invulnérable aux balles, savant comme dix docteurs, clairvoyant, toujours bon avec les humbles, dur envers les mauvais, le meilleur ami en toutes circonstances. »

Le super-héros est d’ailleurs représenté plusieurs fois en train de doubler un train lancé en pleine course, comme ici le 21 février 1939 ou là, le 26 avril 1941. Cette idée de rapidité, de vitesse, est omniprésente dans l’imagerie positive de la Modernité et du Progrès qui se diffuse avant même la Grande Guerre, notamment dans le courant artistique « futuriste ». Son manifeste, rédigé en 1909 par Filippo Tommaso Marinetti et publié en France par le Figaro, explique ainsi que :

« La splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse.

Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux, tels des serpents à l’haleine explosive... une automobile rugissante, qui a l’air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace. »

Bien que le futurisme ait été en grande partie récupéré par le régime fasciste, l’idée assimilant vitesse et progrès se diffuse dans l’ensemble des courants politiques puis dans la presse scientifique et de jeunesse, où les records des machines sont célébrés à travers de illustrations montrant des véhicules fuselés traversant à grande vélocité l’image ; on peut le voir sur ce numéro de Jeunesse magazine daté du 2 octobre 1938 ou la couverture de La Science et la Vie de mars 1938 titré « Records de vitesse, progrès mécaniques ».

Ce sont les États-Unis qui, de loin, incarnent, aux yeux du grand public, la rapidité du monde moderne, mais aussi sa disproportion et son gigantisme. Les gratte-ciels des métropoles américaines représentent l’image même d’une technologie qui peut tout, y compris s’élever et défier les lois de la gravité.

Jeunesse magazine publie le 10 octobre 1937 une double page en couleur à ces constructions en expliquant que New York est «la ville cosmopolite aux ascenseurs bolides » associant ainsi la taille et la vitesse, avant de consacrer un an et demi plus tard sa couverture à la mégapole outre-Atlantique où figurent côte à côte un gratte-ciel et un avion.

Sans se situer explicitement dans cette grande mégapole, les aventures de Superman/Yordi se déroulent dans une ville (Metropolis) qui lui ressemble. Le super-héros est d’ailleurs constamment représenté sautant de gratte-ciel en gratte-ciel, par exemple ici sur la quatrième bande ou alors là, juste après avoir abattu en plein vol un avion, image reprise pour la couverture du fascicule Le Géant de Pierre (que nous avons mis en Une) publié en septembre 1939 par la Société Anonyme Générale d’Éditions (SAGÉ), qui imprime également Aventures.

Ainsi, « l’Homme de demain » évolue naturellement dans la ville de demain et dans le pays qui incarne dans les années 1930, le summum de la modernité ; et ce d’autant plus que New York accueille en 1939 une exposition universelle placée nettement sous le sceau du futurisme (cette « foire du Monde » explique Regards le 8 juin 1939, est « à la gloire de l’avenir » ), événement que ne manque pas de couvrir Jeunesse Magazine dans son numéro du 26 février 1939.

Pour Siegel et Shuster, tout comme pour une large partie de la gauche, les avancées technologiques et scientifiques doivent s’accompagner de progrès sociaux et politiques. Nous avions vu, dans l’article précédent, que Clark Kent, l’alter ego de Superman/Yordi, devient journaliste pour le Daily Star, un titre fictif qualifié de « progressiste » (« a progressive newspaper » dans la version originale), adjectif désignant aux États-Unis un type de presse soutenant et accompagnant les vastes mouvements de réformes impulsés à partir du début du XXe siècle. Suivant des modèles comme Upton Sinclair et Ida Tarbell, nombre d’acteurs de la presse désireux de promouvoir la justice sociale se voient alors comme des lanceurs d’alerte guidant, à travers leurs enquêtes, les actions des gouvernements locaux et nationaux.

Le tandem Clark Kent-Superman/Yordi reprend cette idée en constituant les deux faces complémentaires d’une même médaille : le premier, en enquêtant, met à jour des injustices et des scandales pour permettre au second, incarnant une forme d’État-providence, d’agir. Dans le strip publié à partir d’avril 1939, après avoir été informé que des ouvriers sont régulièrement victimes de chutes mortelles sur le chantier d’un gratte-ciel, Clark Kent finit par comprendre, à force de recherches, qu’il ne s’agit pas d’accidents. Ces décès ont été provoqués par le patron d’une entreprise de construction qui, en sabotant les échafaudages de ses concurrents, veut établir son monopole. Avec l’aide de Superman/Yordi, l’homme est arrêté et condamné, dans la version américaine, « à la chaise électrique », élément que ne traduit pas l’équipe d’Aventures dans son édition du 27 juin 1939.

Ce n’est pas la première fois que « l’Homme de demain » s’intéresse à la question de à la condition ouvrière. Dans Action Comics n° 3 (août 1938), il délivre des travailleurs victimes d’un terrible accident dans leur mine parce que leur employeur avait négligé la sécurité dans les galeries. Dans Action Comics n° 8 (janvier 1939), il constate que la criminalité urbaine est avant tout causée par la pauvreté. Il décide donc de prendre les choses en main et détruit des taudis afin qu’ils soient remplacés par des immeubles modernes.

En mars 1940, le strip réutilise cette trame et la développe. Le récit, avec un an de retard suite à la défaite et l’Occupation, est traduit un an plus tard dans Aventures, à partir du 15 février 1941. Cette fois, le contenu politique est conservé. Une jeune femme décrit ainsi, dans l’édition du 19 février 1941, la misère qui a poussé son père à tenter de se suicider :

« Mon père est sans travail depuis des années […] Tous nos malheurs viennent des conditions terribles dans lesquelles nous vivons.

La société oublie-t-elle complètement les pauvres ? Pourquoi ne nous aide-t-elle pas ? »

Dans le même numéro, Clark Kent sort manu militari un représentant du propriétaire venu demander de l’argent à ses locataires sans le sou. Dans le strip américain, Superman fera par la suite la chasse aux marchands de sommeil, et finira par convaincre le gouvernement d’investir pour construire des bâtiments modernes à la place des immeubles vétustes. Rien de tout cela n’apparaîtra dans la version française. En effet, dans Aventures, cet arc narratif s’interrompt brutalement après le 15 mars 1941 sans avoir été achevé et est remplacé, comme nous l’avons vu dans notre précédent article, par des adaptations de vieux numéro d’Action Comics.

Est-ce parce que la transmission du strip depuis les États-Unis s’est tarie à cause de l’impact grandissant de la guerre sur le commerce transatlantique ? C’est fort probable. Mais il est aussi possible que le contenu ouvertement militant de la bande dessinée américaine soit gênant. De manière éclairante, par la suite, les exploits de Superman/Yordi n’aborderont plus des thèmes politiques ou sociaux.

Difficile pourtant d’y échapper dans les récits de Siegel et Shuster. Dès sa création, le destin de leur héros devant fuir un cataclysme planétaire avant d‘être recueilli enfant sur Terre, évoque celui de leurs parents immigrés, venus en Amérique pour ne pas être victimes des pogroms en Europe de l’est. Nul doute que le récit a pu aussi plaire à l’éditeur d’Aventures, Ettore Carozzo, Italien confronté à la montée du fascisme et ayant dû lui-même quitter son pays. D’ailleurs, le fait de traduire Superman en Yordi, un prénom d’origine catalane, aurait peut-être été inspiré à Carozzo par un de ses amis espagnols arrivés en France suite au coup d’Etat franquiste.

Les aventures de Superman/Yordi traitent régulièrement de l’immigration et du problème de réfugiés. Ainsi la dernière victime du sabotage du chantier du gratte-ciel évoqué plus haut s’appelle, dans la version originale, Pete Asconio, nom indiquant pour un lecteur américain qu’il est membre de la communauté italienne récemment immigrée aux États-Unis. Cet aspect n’est pas présent dans la version française, ce qui n’empêche pas Aventures, en pleine Occupation, le 4 janvier 1941, de traduire cette fois presque mot pour mot un récit publié à l’origine en février 1940, dans lequel Superman/Yordi défend un bateau de réfugiés fuyant la guerre en Europe contre une attaque de sous-marin, allusion à peine voilée aux opérations des U-Boot nazis dans l’Atlantique.

Toutefois comme nous allons le voir, Ettore Carozzo et son équipe modifient aussi grandement le propos de la bande dessinée américaine lorsque celle-ci évoque la situation internationale. Loin d’être isolationnistes, Siegel et Shuster, comme nombre de progressistes aux États-Unis, sont en effet préoccupés par la montée du totalitarisme en Europe et s’en font l’écho dans leur comics. Pour eux, Superman incarne un gouvernement reprenant les idéaux du programme des « 14 points » (1918) du président Wilson qui ont abouti à la création de la Société des Nations (SDN) en 1920.

Suivant ce schéma, le super-héros se pense comme le garant d’un ordre mondial pacifique et tente de mettre fin aux guerres qui ravagent le globe. Ainsi, dans Action Comics n° 2 publié en juillet 1938, dans un récit intitulé « War in San Monte » (« Guerre à San Monte »), Superman contraint par la force deux dictateurs sud-américains guerroyant l’un contre l’autre, poussés par un vendeur d’armes venu de Washington, à conclure une trêve. Ce récit fait sans doute référence à la guerre du Chaco (1932-1935) entre la Bolivie et le Paraguay durant laquelle des marchands de matériel militaire ont été accusés de fournir des armes aux deux camps – conflit qui a par ailleurs inspiré le sixième album des aventures de Tintin, L’Oreille cassée, prépublié à partir de 1935.

Cette confrontation meurtrière, et sans doute les nombreuses autres qui éclatent à la fin des années 1930, a suffisamment marqué les esprits pour que Siegel et Shuster adaptent l’intrigue d’Action Comics n° 2 dans le strip quotidien à partir de mai 1939, récit que traduit et publie à son tour Aventures entre juillet et août 1939. Dans cet épisode, des marchands d’armes américains tentent de vendre un gaz de combat dans un pays imaginaire plongé dans « une folle guerre civile », la Boravie. Superman/Yordi ne se contente pas d’arrêter les trafiquants. Il intervient en pleine bataille et détruit des canons qui tuaient des civils, mais aussi une usine d’armement en s’écriant :

« On ne fabriquera plus de morts en cet endroit. »

Puis, il s’introduit brutalement dans les pourparlers entre les deux factions, qui refusent de négocier, et les force à signer un traité de paix en menaçant de faire s’effondrer sur eux le bâtiment qui les abrite. « Un nommé Samson », explique le super-héros en détruisant des colonnes qui soutiennent l’immeuble, « aurait eu la même idée », référence biblique déjà présente dans la version américaine et que maintient la rédaction d’Aventures dans le numéro du 1er août 1939.

Superman/Yordi finit son œuvre pacificatrice, cette fois sous l’apparence du journaliste Clark Kent, en dénonçant à la justice les trafiquants d’armes puis en détruisant la formule du gaz de combat. « Voilà au moins une découverte scientifique qui ne tuera personne », explique-t-il alors qu’il déchire le papier sur lequel elle est inscrite. Pour « l’Homme de demain », le futur, donc la science, doivent amener un mieux, et pas être synonyme de destructions.

Alors que la Seconde Guerre mondiale éclate, Siegel et Shuster engagent à nouveau leur personnage dans les méandres de la politique internationale dans des épisodes publiés à partir de décembre 1939. Ils veulent désormais promouvoir l’idée d’une intervention des États-Unis en faveur des démocraties occidentales alors que leur pays peine encore à s’engager contre l’Axe.

Superman/Yordi arrête ainsi des saboteurs agissant sur le territoire américain avant de découvrir leur véritable mission : ceux-ci, dirigés par un certain Ratoff, travaillent pour le compte d’un pays appelé la Blitzénie. Quand cette nation, explique le conspirateur en chef, « conçut le projet d’envahir le Rutland, elle envoya quelques-uns d’entre nous en Amérique ».

« Ce groupe […] a ordre de commettre divers actes de sabotage et d’en rendre le Rutland responsable [afin] d’entraîner les États-Unis dans la guerre au profit de la Blitzénie. »

Ce strip, qui critique ouvertement l’Allemagne (le « Blitzénie – « Blitzen » dans la version originale – renvoie à la « Blitzkrieg » pratiquée par les armées nazis) est publié en France le 6 juin 1940, alors que les troupes allemandes ont déjà pénétré sur le territoire national et atteint la Somme.

Le 13 juin, l’équipe d’Aventures imprime un ultime épisode avant de se réfugier à Lyon où il lui faudra attendre six mois pour en diffuser la suite. Sauf que, même en Zone Libre, impossible d’éditer le propos original critiquant ouvertement l’Allemagne. Aussi, à partir 28 décembre 1940, les traducteurs changent l’intrigue du tout au tout.

Alors que dans la version américaine, il est explicitement question de la guerre face à la Blitzénie, c’est contre « la révolte des Tyriens », un « mouvement qui menace de saper à la base l’existence même de la société » que Superman/Yordi s’engage désormais. Cet élément complètement nouveau est évidemment un moyen d’éviter la censure, et même, peut-être, de plaire au pouvoir en place : la révolte des Tyriens peut à la fois faire allusion aux Français Libres rejetant l’autorité de Vichy comme aux communistes régulièrement représentés dans la propagande maréchaliste comme des figures complotant contre l’ordre social.

Pour aller dans ce sens, les pages d’Aventures du 18 janvier 1941 évoquent ainsi la « révolution » des Tyriens (tout en modifiant le casque des soldats qui, dans la version originale, renvoyaient à ceux des Allemands).

Puis, la semaine d’après, nouvelle modification d’importance. Dans le strip américain, Siegel et Shuster, toujours fidèle à l’idéal wilsonien, mettent en scène leur héros arrêtant à la fois le dictateur de la Blitzénie, Amork, qui ressemble très fortement à Hitler, et le général Gotha, chef des armées du Rutland, avant de les humilier devant leurs propres soldats et les obliger à faire la paix. Ces strips, publiés aux États-Unis les 28 et 29 février 1940, reprennent non seulement la trame concernant la Boravie, mais aussi deux pages inédites conçues le même mois par Siegel et Shuster pour le très populaire magazine Look, dans lequel leur héros capture Joseph Staline et Adolf Hitler (alors liés par le pacte de non-agression) pour être jugés devant la Société des Nations.

Mais, dans les pages d’Aventures du 25 janvier 1941, tous ces éléments disparaissent. Amork devient ainsi « le responsable de la guerre civile » et prend les traits de Staline, alors que « Gotha », nom qui fait sans doute trop allemand, se change en « Gatho » et devient le « chef suprême de l’armée en rébellion ».

Leur soumission permet, explique le texte d’arrêter la révolte militaire qui ravage la Tyrie. Par la suite, il ne sera plus question de politique internationale dans les récits de Superman/Yordi publiés par Aventures.

Car en réalité, les jours de ce journal sont comptés : Aventures cesse en effet d’être édité en septembre 1941. Après une brève reprise des aventures du héros de Siegel et Schuster publiées, sous l’appellation de « François l’imbattable » puis de « L’Homme d’acier », dans les pages de Hurrah !, il faudra attendre l’après-guerre pour que Superman réapparaisse en France – sous son vrai nom, cette fois. Mais c’est déjà une autre histoire…

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Merci à Jean-Michel Ferragatti pour son aide précieuse.

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Pour en savoir plus :

William Blanc, Super-héros, une histoire politique, Paris, Libertalia, 2018

William Blanc, « Superman, “l’homme de demain” », in : L’Histoire, n° 448, juin 2018, p. 20-21

Jean-Michel Ferragatti, L’Histoire des Super-Héros « Les Publications Américaines en France » (L’Âge d’Or 1939 - 1961), Marseille, éditions Neofelis, 2016.

Xavier Fournier, Super-héros, une histoire française, Paris, Huginn & Muninn, 2014.

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William Blanc est historien, spécialiste du Moyen Âge et de ses réutilisations politiques. Il est notamment l'auteur de Le Roi Arthur, un mythe contemporain (2016), et de Super-héros, une histoire politique (2018), ouvrages publiés aux éditions Libertalia.