Écho de presse

Léo Taxil, polémiste génial, anticlérical radical et roi de la fumisterie

le par

Photo de Léo Taxil par Melandri, circa 1880, extraite du recueil « Célébrités du XIXe siècle » - source : Gallica-BnF

À la fin du XIXe siècle, la carrière littéraire de Gabriel Jogand-Pagès, ou Léo Taxil, ne fut qu'une succession de canulars toujours plus élaborés. Jusqu’à réaliser une impensable mystification à grande échelle.

Au début de l'année 1872, l'auteur comique Victorien Sardou fait parler de lui avec un vaudeville en 5 actes, « Rabagas », satire sans grande nuance moquant un petit cercle de révolutionnaires arrivistes. Six mois plus tard, les cafés-concerts marseillais vibrent de la parodie de cette pièce. Celle-ci est intitulée « Debrayas », et s’avère assez logiquement – et assez farouchement – anti-monarchiste.

Son auteur n'a que 18 ans, et ce n'est que son premier coup d'éclat dans le domaine du retournement idéologique particulièrement lucratif. Très vite, le jeune homme se fait une place de choix parmi les ennemis jurés des « bigots » du sud-est de la France.

« Un journal satirique, intitulé la Marotte, et qui ne paraissait qu'une fois par semaine, a été saisi ce matin entre les mains des vendeurs ambulants et dans tous les kiosques.

Cette feuille anodine, rédigée dans un sens très libéral, attaquait en riant les hommes de la réaction cléricale et faisait rire ses lecteurs aux dépens des bigots.

Le parquet, défenseur austère des doctrines ultramontaines, a immédiatement exercé des poursuites, et j'apprends que le gérant et l'imprimeur de l'organe charivarique auront à répondre, aux assises prochaines, du délit d'outrage à la morale religieuse qui leur est imputé. »

Dès lors, les écrits de Taxil sont traqués, la moindre de ses brochures saisie, ses pièces interdites. En 1876, âgé de 22 ans, il quitte momentanément le territoire français suite à une condamnation sous forme de dommages et intérêts.

Son exil sera cependant de courte durée. À son retour, il fonde le successeur de La Marotte, l’hebdomadaire satirique Le Frondeur, avec à cœur de toujours taper sur les cibles mondaines et haut-placées – ou aussi souvent, « soutanées ».

Il persiste et signe ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.