Chronique

Derrière le comptoir : les origines du bar, lieu de détente « américain »

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Entrée d'un bar américain à Paris, 1912 - source : Gallica-BnF

Le « bar », ce débit de boissons où l’on « boit debout », apparaît en France au mitan du XIXe siècle. D’abord raillé pour son ascendance anglo-saxonne, le bar devient un lieu urbain incontournable quelque trois décennies plus tard.

Contrairement à la brasserie et au bistro, le bar est un type d’établissement, et surtout un terme, aux origines assez limpides. Importé des États-Unis, le débit que l’on appelle quelquefois bar-room et surtout American bar tire son nom de la « barrière » – bar, mot attesté dès le XVIe siècle et lui-même issu du français barre – séparant le barman des consommateurs : le comptoir.

Au XIXe siècle, les particularités du bar sont claires : pas de tables comme au café, on consomme debout ou bien assis sur de hauts tabourets au comptoir, ce qui ne manque pas de choquer les Français. C’est déjà ce que rapporte en 1841 un journaliste de l’Écho rochelais dans son article « Les cafés aux États-Unis » :

« Les cafés représentent admirablement bien, aux États-Unis, la différence qui existe entre les mœurs sociales de l’Américain et celles de l’Européen. […]

Aux États-Unis, il n’y a de plaisir qu’à un ; on ne va au café que pour boire, et non pour se rencontrer. Que l’Américain soit contraint, ou seulement exposé à s’y asseoir, il fuira. Aussi point de tables, ou plutôt point de cafés aux États-Unis. Il n’y a que des bars, c’est-à-dire des comptoirs où chacun boit, donne une poignée de main par hasard, paie et s’éloigne.

À la Nouvelle-Orléans, où se trouve pourtant une grande population française, les cafés ont conservé presque exclusivement cette apparence de bouti...

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