Écho de presse

1897 : plongée dans les dessous de la prostitution parisienne

le par

Toulouse-Lautrec, « Au salon de la Rue des Moulins », 1894 - source : WikiCommons

En 1897, un ex-agent des mœurs dévoile dans une série d'articles très crus les difficiles conditions de vie des prostituées parisiennes. 

Septembre 1897. Le journal Fin de siècle annonce l'apparition d'une nouvelle rubrique consacrée à l'étude « puissamment intéressante et rigoureusement exacte des dessous les plus ignorés de la prostitution parisienne ». Intitulée « Le plaisir à Paris », cette chronique régulière sera tenue par « un ancien agent des mœurs [...] ayant tout vu et connaissant tout » (en France, la brigade des mœurs, future brigade mondaine, était chargée de la surveillance de la prostitution et de la répression du proxénétisme).

Pendant trois mois, le chroniqueur anonyme raconte dans ses moindres détails la vie des prostituées parisiennes : le racolage, la vie dans les maisons closes, les visites sanitaires, le recrutement des jeunes filles, les rafles... À l'époque, la prostitution est encadrée par la police et les médecins. L'auteur des articles explique la distinction administrative entre filles « soumises » (inscrites sur des registres) et « insoumises » (non inscrites), distinction motivée par un souci hygiéniste :

« On compte à Paris, en chiffres ronds, 4 000 prostituées inscrites sur les registres de la police, et on évalue à 30 000 le nombre des insoumises. L'administration ne connaît, en effet, que deux catégories de prostituées : les filles soumises et les insoumises. Elle protège les premières à qui elle donne une carte leur ...

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