Extrait du journal

Car rien n'est résolu tant que n’est pas supprimée la cause réelle de la crise qui est, il faut le répéter, la protestation populaire devant les difficultés grandissantes. Et les dirigeants socialistes, radicaux, M.R.P., gaullistes ont beau être tous d accord pour poursuivre en commun _ leur politique néfaste, plus ce mécontentement populaire grandit et s’exprime avec force, plus ils sont amenés à se diviser sur les moyens qui leur permettraient de se mettre à l’abri du jugement. Les uns s’imaginent qu’un peu de démagogie à la Daniel Mayer suffirait, qu’un os à ronger jeté, avec un grand geste spectaculaire à une petite catégorie de travailleurs pourrait enrayer la marche à pas de géant de l’unité d’action dans toutes les corporations. D’autres — mais au fait, ce sont parfois les mêmes... — rêvent plutôt d’écraser ce grand mouvement populaire en le privant de ses porte-parole à l’Assemblee par une réforme électorale inique, par la répression, la suppression des libertés les plus élémentaire? : liberté de la presse, droit de grève, etc....