Extrait du journal

— On écrit de Madrid à VIndépendance : « Espartero fait chaque soir sa promenade au Prado, mais chaque soir on peut voir des traces d’une maladie sérieuse; son abattement est toujours plus grand. Le seul ministre, quoi qu’on en dise,est le maréchal O’Dontell ; c’est le seul qui s’occupe réellement des intérêts de son pays et qui s’en occupe d’une façon active ; sans lui , le nord de l’Espagne serait à feu et à sang, il a fait beaucoup pour l’anéantissement des factions caristes et il lui reste encore beaucoup à faire, car les caristes, malgré les échecs multipliés qu’ils subissent chaque jour, ne perdent point courage et espoir ; des dépêches arrivées hier soir de Gerona, de Vich et autres points de la Catalogne, annoncent l’entrée en Espagne de plusieurs factions nouvelles. Marsal, que l’on croyait avoir été tué, a reparu aux environs d’Olol ; il est à la tête d’une trentaine d’individus ; on croit que la tactique nouvelle des caristes est de se diviser en petites fractions pour échapper plus sûrement aux poursuites dont ils sont l’objet. Les Hierros , dont on avait annoncé la disparition, suivent cet exemple et reparaissent sur les théâtres de leurs exploits. C’est ainsi qu’à cinq lieues de Burgos,buit hommes armés ont arrêté de nouveau la diligence de France, dans laquelle se trouvaient treize voyageurs, entre autres MM. Pablo Avecilla, député aux Cortès ; Ferrari, secrétaire de l’ambassade de Sardaigne: Villalobos, ancien député et administrateur de la Société de l’Ebre, etc. »...