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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 16 juin 1847

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
16 juin 1847


Extrait du journal

FAITS DIVERS. — PARIS. — La reine MarieChristine d’Espagne est arrivée à Paris. — Une ordonnance de police porte qu’à compter du mer credi 16, le prix du pain dans Paris, est fixé comme suit : Le pain de lre qualité à 58 cent, le kilogr.; Le pain de 2e qualité à 50 cent, le kilogr. avis. — On continuera de distribuer aux indigents et aux familles malaisées, des bons au moyen desquels ils pourront obtenir, chez tous les boulangers, du pain à 40 cent, le kilo gramme. Cette distribution aura lieu, dans les arrondissements de Paris, par les soins des bureaux de bienfaisance, sous l’auto rité de MM. les maires, et conformément à l’avis publié par M. le pair de France, préfet de la Seine. — Le Journal des Débats donne les détails suivants sur le sinistre qui a éclaté hier matin dans le quartier du Luxem bourg : Il existe dans la rue de l’Ouest, aux abords du jardin du Luxembourg, un vaste emplacement dans lequel M. Falcon de Cimier, possesseur aujourd’hui du système de chemin de fer connu sous le nom de système Jouffroy-, a fait établir une voie de fer circulaire pour faire fonctionner l’appareil du nou veau système. De grands hangars, des ateliers, des forges et des mécaniques complètent l’ensemble de cette exploitation en petit, que le ministre des travaux publics et une commission de la chambre ont visitée il y a peu de temps. Ce matin, à six heures un quart, au moment où les ouvriers entraient dans les ateliers, quelques étincelles sont sorties du second étage d’une construction restée déserte depuis diman che, deux heures de l’après-midi. L’alarme fut donnée pres que aussitôt; le feu fit explosion, et la flamme dévora en quel ques minutes les toits formés de poutrelles et de zinc. Tout fut embrasé en un clin d’œil ; les contextures en charpente qui soutenaient le dôme sous lequel se trouve la voie de fer les ateliers contigus et la forge s’écroulèrent avec fracas, et ajoutèrent, en tombant, un nouvel aliment au feu. Cependant un bataillon du 55' régiment d’infanterie de ligne, qui faisait l’exercice au Luxembourg, accourut sur les lieux, et rivalisa de zèle et de dévouement pour sauver ce qui pouvait l’ètre. Les pompiers arrivèrent à leur tour, mais leurs effor.s et leur courage n’ont pu arrêter l’incendie. A huit heures, tout était ruines et décombres. La perte éprouvée par M. Falcon de Cimier n’est pas moin dre de 60,000 fr. La cause du désastre est un mystère. On n’a à déplorer la mort de personne. Le système dont M. Falcon du Cimier, victime de ce désas tre, est possesseur, doit être appliqué sur une ligne allant de Paris à Nogent-sur-Marne. — La société asiatique a tenu aujourd’hui sa séance géné rale annuelle. Elle avait à remplir la place de président, de venue vacante par la mort de M. Amédée Jaubert; son choix est tombé sur M. Reinaud, membre de l'institut et professeur d’arabe. La société asiatique a pour objet spécial l’étude des langues, de la géographie et de l’histoire de l’empire otto man, ainsi que du reste de l’Asie et de l’Afrique et des îles de la Malaisie. Fondée en 1822, sous l’auguste protection du Roi, alors duc d’Orléans, et par l’influence réunie de MM. Syl vestre de Sacy, Abel Rémusat, le comte d’Hauterive, le comte de Lasteyrie, etc., elle comte parmi ses membres presque tous les orientalistes un peu distingués de l’univers. Par ses publications et ses encouragements, elles a puissamment con tribué au progrès des études orientales qui ont eu lieu depuis vingt-cinq ans. La société asiatique ne fait pas beaucoup parler d’elle. Son journal et ses autres publications sont parsemés de textes chinois , sanscrits, arabes, pchlvis, javanais, etc. ; ce pendant, à mesure qu’ils paraissent, ils se répandent dans tous les foyers scientifiques du globe, et les premières séries du journal, qui est arrivé aujourd’hui à son cinquantième volume, sont poussées dans les ventes au-dessus des prix ori ginaires. La société asiatique de France est l’aînée des sociétés asiatiques de l’Angleterre, des Etats-Unis et de l’Allemagne, et sans doute son existence n’a pas été étrangère à celle de ses sœurs. [Débats.) — La semaine dernière, le sieur Evrard-Magnier, cultiva teur à la Verte-Vallée, commune de Vervins, arrachait la haie d’un héritage qui lui appartient; tout à coup, une clé rouillée frappe scs regards, puis bientôt quelques pièces de menue monnaie s’éparpillent sur le sol ; l’allenlion du sieur Evrard est vivement excitée par celte circonstance ; il tra vaille avec plus de précaution, enlève la terre avec soin et dé couvre enfin un amas considérable de pièces semblables. Le sieur Evrard recueille la précieuse trouvaille, l’emporte chez lui, la nettoie grossièrement et compte son trésor : il se com pose de 1,600 pièces, toutes plus encroûtées de terre les unes que les autres; mais qu’importe, dans un si grand nombre de pièces, il s’en trouvera bien quelques-unes en or ou en ar gent; le sieur Evrard se remet avec ardeur à la besogne ; il frotte, il gratte, et finit enfin par reconnaître que le trésor tant espéré se compose de 1,60U deniers tournois 1,600 liards ! Cette grande quantité de menue monnaie parait avoir été placée dans un coffret et déposée, il y a deux siècles, au pied de la haie où l’on vient de la découvrir. Avis. — L’assemblée générale des actionnaires de la com pagnie d’exploitation et de colonisation des landes de Bor deaux est de nouveau convoquée pour le mercredi 23 juin courant, deux heures de relevée, chez M. le gérant principal, rue Saint-Dominique-Sainl-Germain, n° 40. Errata. Au moniteur d’hier, page 1580,3e colonne, ligne 50, au lieu de : les instincts, lisez .- le caractère; ligne 79 au lieu de : meurtre, lisez : maître. DEPARTEMENTS. — M. le maréchal Bugeaud est arrivé le 11 juin à Périgueux, accompagné de M— la maréchale, de son jeune fils et de M"* de Bar. Le maréchal est reparti pour sa terre de La’Durantie. (Débats.) — On lit dans le Courrier de Lyon : Les nouvelles les plus favorables nous arrivent de tous côtés sur le cours des céréa les, aux divers marchés des contrées environnantes de Lyon. A Strasbourg, à la suite de loris arrivages en blés de la mer Noire, le blé est descendu à 20 fr. l’hectolitre, et le pain, dont le prix s’était élevé jusqu’à 85 centimes le kilogramme dans cette grande ville, est redescendu à 35 cent. Au GrandLemps, département de l’Isère, et au marché de mardi der nier, 8 juin, l’hectolitre s’est vendu 28 fr., et, au détail, 30 fr. Trois semaines auparavant, le cour était de 39 à 40 fr! l’hectolitre. — On lit dans un journal de la localité : Les arrivages nombreux, et surtout la belle apparence des récoltes, ont amené une baisse considérable sur les marchés aux céréales. A Marseille, la baisse est énorme; les blés de première qua lité qui, il y a quinze jours, se vendaient 30 fr., sont aujour d’hui à 20 fr. Dans le nord, baisse également très-pronon cée; en Alsace, baisse si grande, que les maisons de Stras bourg, qui attendaient des convois considérables, ont donné ordre de les arrêter immédiatement et de vendre les grains dans l’endroit où ils se trouvaient et à quelque prix que ce fût. A Lyon, la baisse est de 10 p. 0/0; les magasins sont...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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