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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 17 juin 1847

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
17 juin 1847


Extrait du journal

des adieux, vous regretteriez, si elle vous manquait, la dou ceur d’une parole apportée de ce pays de votre jeunesse et de vos douleurs. Si j’ose à mon tour saluer votre tombe autre ment qu’avec le cœur, c’est que je parle au nom de tous vos amis lyonnais, de tous vos fermes disciples, et d’une compa gnie qui perd en vous ce qu’elle avait de plus éminent. Cher maître, si belle que soit votre renommée présente, vous n’avez pas été de ceux qui assistent vivants à tout l’épa nouissement de leur gloire. C’est à une époque plus attentive que la nôtre qu’il sera donné d’épuiser le sens profond de vos écrits, de s’abreuver de toute la poésie de ce beau style qui renferme les plus mystérieux parfums du sentiment chré tien et de la pensée moderne dans les contours harmonieux et purs de la forme grecque. En vous l’avenir honorera le grand esprit; de plus que lui, nous avons respiré la belle âme. Tous ceux qui vous ont approché le savent, on se sentait meilleur auprès de vous. Il n’était même pas besoin d’entendre votre parole pour subir l’influence qui émanait de votre cœur. Cer tains justes sont comme les sanctuaires dont le silence même nous remplit de religieuses émotions. Il y avait dans votre esprit, dans sa sérénité, dans sa sim plicité charmante, dans sa tendresse, quelque chose de plus que chez les hommes les plus sages et les meilleurs. Votre vertu était d’une nature tout adorable et toute divine; c’était à la fois une innocence conservée et une sagesse acquise. Chez vous la docte vieillesse était restée parée de celte can deur et de ces grâces qui chez les autres ne survivent pas à l’enfance. Vous saviez que le mal existe, mais vous sembliez ne l’avoir appris que du raisonnement; votre cœur ne vous en avait rien dit ; l’expcrience des hommes elle-même n’au rait pas suffi à vous en convaincre. On ne surprit jamais en vous un mouvement de haine ou d’ironie, et comme vous avez su aimer ! Ce qui ne fut chez les plus grands poêles qu’un rêve sublime de l’imagination, fut la règle et la pratique journalière de votre cœur. Si se reine et si rayonnante que soit aujourd’hui votre âme dans le séjour de la paix, nous avons peine à nous la représenter plus aimante et plus pure que nous l’avons vue sur cette terre des souillures et des combats. Comme il est vrai que nous ne vous avons jamais quitté...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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