Extrait du journal

vant nécessairement venir qu'après. Préser ver la France du malheur immédiat, telle a été la raison de l'Armistice. Préserver la France du malheur futur, telle est la raison de la politique actuelle du Maréchal. Poli tique qui doit allier nécessairement la hardiesse à la prudence. g Que les Anglais ne soient pas contents, cela les regarde. Ce n'est un mystère pour personne que la raison profonde du 13 décembre, c'est l'hostilité des AngloSaxons (Anglais et Américains) à la politi que de M. Laval. Des pourparlers avaient été engagés, précisément pour la défense de l'Empire. Des entretiens avaient eu lieu le 9. Dans les camps de prisonniers, on avait demandé la liste des officiers colo niaux. On songeait à une action pour reprendre les territoires dissidents — qui n'avaient cédé à la dissidence que parce que nous y avions trop peu de troupes et pas d'armes, malgré la résistance héroïque des loyalistes. Tout cela avait été arrêté net. Tout cela va reprendre, peut repren dre. La France n’agit pas en ennemie, elle agit en nation souveraine, et c'est précisé ment cette souveraineté qui irrite les Anglais. Mais, nous le répétons, ce n'est pas de l'Angleterre qu'il est question, c'est de l'avenir de notre pays, c'est de la figure que nous voulons lui donner. Et cette atti tude de véritable énergie, de véritable prudence n'est en rien contraire aux enga gements que nous avons pris de ne rien entreprendre de direct contre nos alliés d'hier, en rien contraire aux efforts admira bles de loyauté accomplis par les négocia teurs de l'Armistice (efforts qui furent récompensés par Mers-ei-Kébir et Dakar). La frénésie anglaise, le folie suicidaire de Churchill peuvent être insensibles à de tels arguments. Ce sont pourtant les bons. La France ne fait aucun geste agressif, mais elle se défend, elle doit se défendre, parce qu'elle ne se contentera pas de défendre là les territoires de son Empire, mais la forme même de son avenir. Une France forte, une France qu'on respecte, une France qui ne demande rien que reprendre sa vie et la reprendre dans la paix, est une France qui échappera aux dangers terribles qui la menaçaient, qui sauvera son unité, sa fécondité, qui écar tera les demandes que des nations moins fortes qu'elle pourraient sans cela lui adres ser, et qui prendra en Europe la place essentielle qui lui revient. C'est ce que pense notre Chef, c'est ce qu'il faut penser avec lui. g La France préparé la guerre ? Non. La France prépare sa paix. Robert Brasillai h....