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Journal de Seine-et-Marne, 14 décembre 1861

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Journal de Seine-et-Marne
14 décembre 1861


Extrait du journal

chambre où couchait la fille Bergot, avait été ensevelie sous les décombres provenant des désastres de l’incendie; mais elle n’uvait pas été brûlée. Quand on la dégagea pour en retirer ce quelle contenait, on s'aperçut que la serrure qui la fermait avait été brisée; que le linge qu’elle contenait avait été en partie enlevé avant l’in cendie; qu’un cadenas qui fermait le tiroir où se trouvait l’argent avait été fracturé, et qu’une somme de 568 fr. et deux timbales d’argent qui se trouvaient dans ce tiroir avaient été volés. — Dans cette pièce occupée par la fille Bergot était une fenêtre garnie de barreaux de fer. Un de ces barreaux avait été coupé et enlevé pour faire croire b une effraction ; mais les magistrats instructeurs remarquèrent que cette fenêtre était fermée en dedans, ce qui excluait la faculté d’entrer par là; ils reconnurent aussi que les coups de ciseau empreints sur le barreau de 1er enlevé avaient été faits de dedans en dehors, et que l’effraction de ce barreau avait été opérée par quelqu’un qui se trouvait dans la maison. • Les soupçons se portèrent sur la domestique. On l’interrogea; elle nia tout. Des recherches furent faites pour retrouver les objets volés; elles furent vaines d’abord ; puis enfin on finit par trouver, près de la maison, dans un fossé, sous des bourrées, un paqu.t de linge enveloppé dans une serge verte, l’argent et les timbales de M. Dorbais. — La fille Bergot, qui avait été arrêtée et qui avait continué b nier, vaincue par l’évidence des preuves, finit par tout avouer. L’instruction établit aussi que la fille Bergot, depuis l’âge de 15 ansoù elle est entrée en service, a toujours mené une conduite déplorable. Elle a eu onze maîtres en sept ans. Elle était enceinte lorsqu’elle entra au service de M. Dorbais, quinze jours avant de commettre les crimes de vol et d’incendie. Devant la cour, elle renouvelle ses aveux. Elle a volé, dit-elle, pour avoir de l’argent afin d’élever son enfant; elle a mis le feu pour cacher les traces de son vol. Le ministère public soutient, énergiquement l’accusation et demande une punition sévère pour les crimes avoués par l’accusée, Un avocat de Paris, M* Legoux, présente la défense. 11 demande l’acquittement de sa cliente, se basant sur ce que celle femme étant enceinte, elle pouvait avoir agi en dehors de sa raison. M. le président,en faisant le résumé des débats, réfute ce point de la défense et dit : Si toutes les femmes enceintes pouvaient être excusées d'avoir volé et incendié, il n’y aurait plus de sécurité nulle part... Reconnue coupable par le jury sur toutes les questions qui lui avaient été posées, mais avec des circonstances ailé, uantes, la fille Bergot a été condamnée aux travaux forcés b perpé tuité....

À propos

Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.

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