Extrait du journal

LA GRISETTE DE PROVINCE. Cette jeune tille vive , alerte , à la taille finement serrée dans une robe d indienne , dont la tête est couronnée plutôt que couverte à son sommet d’un léger bonnet de percale sur lequel jouent par fois quelques boucles rebelles de cheveux noirs blonds, ou châtains; (je n’en veux pas supposer d une autre couleur) qui regarde a-droite, à gauche, en face,sans timidité, mais sans hardiesse, sans affectation mais non sans curiosité. .. celte jeune fille vous représente la Grisette de Province Et que ce nom de Grisette ne vous porte pas cependant a la com prendre dans cette classe de bonnes et gracieuses filles qui font les délices de la jeunesse parisienne et dont les mœurs, comme la forme, composent un type qui ne vit et ne se rencontre qu’en une ville au monde, Paris; la grisette de province 11e ressemble pas plus à la g ri sette Parisienne qu’un traiteur ne ressemble à un avocat, une gardechampêtre à un gendarme, une épicière à une femme d’avoué, un garde national à un hussard. Et si charmé des contours de son gracieux visage, épris de ses grands yeux noirs, vous étiez flatté de vous attirer un doux regard ou un sourire, u’allez pas 1 appeler Grisette , n’allez pas même mur murer ce nom a son oreille Ce murmure fut-il plus doux que la flûte de Tulou , elle l’entendra , elle le saisira 7 elle en fera jaillir du...