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Journal de Seine-et-Marne, 16 novembre 1839

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Journal de Seine-et-Marne
16 novembre 1839


Extrait du journal

Voici quelques détails sur l’événement funeste arrive à Montereau , le 7 de ce mois, à 8 heures du matin. Le Coche d’Auxerre contrarié pour ses manœuvres par les grandes eaux, s’est rendu à debout , dans l'avaut-bec qui sépare les deux arches marinières ; le derrière du coche s’est alors rabattu sur l’avant-bec de l’autre arche , et le choc a été si violent que le bateau qui était chargé de vin , de tan, et d’autres marchandises a sombré aussitôt, et s’est trouvé couvert d’eau jusque par dessus son pont. Le coche portait 20 voyageurs, plusieurs étaient sur le bateau, d’autres dans le commun, d’autres dans les cabinets. Ces derniers périssaient tous, sans le courage héroïque de l’intrépide Mathieu dit Boisdoux. Cet homme au risque de périr lui-même, s’est introduit rapidement, par une petite ouverture dans un cabinet où il supposait qu’il pouvait y avoir quelques malheureux à rappeler à la vie , et là, cherchant en plongeant dans tous les coins , il est parvenu à ramener à l’ouverture trois naufragés dont deux donnaient encore signe de vie, et qui sont sauvés , le troisième était mort. Enfin, à demi-mort lui-même de froid et de fatigue, Mathieu est ressorti annonçant qu’il avait fait des efforts inutiles pour arracher deux autres malheureux qui étaient cramponés au fond du bateau, et de la main desquels il avait ou lui-même peine à se délivrer. On a sapé le pont du bateau on en a retiré les victimes, mais beaucoup trop tard. Cet homme de dévouement et de cœur a déjà sauvé plu sieurs fois des naufragés. Lors de l’incendie d’une tuilerie à Salins, on l’a vu courir sur le toit d’une maison voisine pour l’arroser afin de l’empêcher de prendre feu. Dans les malheurs publics on le trouve toujours au poim le plus périlleux. Sa vie 11’cst plus à lui dès qu’elle peut être utile à d’autres. Louis Gabriel Mathieu dit Boisdoux est caporal de la irc compagnie de chasseurs du bataillon de la garde-nationale de Montetx.au. Nous félicitons cette compagnie de compter dans scs raiJpS un aussi bon citoyen , et nous espérons que le gouvernement ne laissera pas une si belle action sans récompense....

À propos

Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.

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Données de classification
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